Lee Jin Woo — Mur, Wall
Exposition
Lee Jin Woo
Mur, Wall
Passé : 5 mai → 23 juin 2012
Au commencement la surface se peuple ; une silhouette après une autre prend existence dans un espace vide et clair ; petit à petit il y a foule. Plus tard un voile se crée ; il enveloppe la foule et le noir s’installe : l’obscurité se densifie, s’épaissit, les contours des figures se fondent et finissent par faire corps avec la matière noire. La foule disparaît dans un plan qui se fait mur. Nous ne voyons plus que le mur où la lumière se pose luisante ou absorbée par les creux du relief. Le bruit de la foule silencieuse cède la place à l’obstacle ne révélant rien de ce qui se cache derrière. La matière impose un arrêt qui, vu de tout près elle paraît insurmontable. C’est le grand calme…
Mur
Confronté au mur qui s’est érigé devant lui, Lee Jin Woo a choisi de faire pousser de l’herbe. Pendant l’hiver il a semé des graines sur une immense toile tendue et sur des épaisseurs de papier Hanji et des pelouses — petites et grandes — ont poussé dans son atelier. Il a poursuivi l’arrosage tout en entamant un travail de peinture et de construction avec du charbon de bois sur les surfaces : la nature cultivée et le processus plastique se sont rencontrés et des œuvres sont nées d’une fusion entre matières, gestes et temps.
Le motif du mur revient systématiquement dans ce nouvel ensemble de Lee Jin Woo : soit sous la forme d’une construction rectangulaire solitaire placée dans une étendue soit dans sa version massive où le champ pictural est entièrement rempli à l’exception du tiers supérieur. Dans certaines œuvres un escalier part du sommet de la construction pour se terminer dans le vide. La place laissée à la matière, l’apparente simplicité des compositions et l’exploitation sophistiquée du plein et du vide défie la perception : le regard se déplace dans un aller-retour entre surface et profondeur passant d’un point de vue à un autre. L’idée d’une représentation cède à celle d’une abstraction, les formes se déplacent dans une perspective qui se constitue pour ensuite disparaître dans la surface. Art concret, symbolisme, figuration ou abstraction, ces œuvres jouent simultanément de plusieurs registres où image, forme et matière sont indissociables. Le ciel peut aussi être la mer et le mur un océan nocturne. Seule l’herbe est bien de l’herbe, avec ses racines qui sont bien ancrées de l’autre côté. Sa couleur verte lumineuse fanera un jour et les pousses vivantes intégreront à leur tour le grand calme. Pour l’heure, Lee Jin Woo a souhaité que son monde contemplatif présente la possibilité de mesurer par le silence la temporalité de l’herbe qui pousse.
Procédé
Peinture, relief ou plutôt peinture-relief, ces tableaux tridimensionnels sont nés d’un travail invisible et titanesque où de nombreuses couches de papier traditionnel coréen le Hanji1 sont superposées pour constituer des strates sur lesquelles Lee Jin Woo intervient en peignant, en enterrant la matière (charbon de bois, terre, pigments) et en brossant. Une écorce avec un relief plus au moins prononcé se forme permettant à l’artiste de travailler sur sa surface ou d’aller explorer et dévoiler des éléments laissés dans la masse des feuilles diaphanes.
Depuis 1986 Lee Jin Woo (né en 1959) expose régulièrement en Corée et en France. En 2006, la Galerie Manes à Prague a accueilli une très importante exposition de son œuvre. Mur sera sa troisième exposition personnelle à la GALERIE MARIA LUND précédée par des expositions en 2007 et 2009. La collaboration a également emmené la galerie à présenter les œuvres de Lee Jin Woo à la KIAF à Seoul (2008, 2009, 2010 et 2011). En 2008 Lee Jin Woo a participé à la Holland Paper Biennial au Musée Rijswijk aux Pays-Bas.
Dans un texte qui accompagne l’exposition, l’historienne de l’art Selina Ting se penche sur la dimension hybride de l’œuvre de Lee Jin Woo.
1 Le Hanji est créé à partir des fibres du murier.
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Vernissage Samedi 5 mai 2012 17:00 → 20:00
En présence de l’artiste
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Lee Jin Woo — Mur — Wall Exposition Dimanche 6 mai 2012 11:00 → 18:00
Ouverture Exceptionnelle dimanche 6 mai à l’occasion de la Sainte Prudence, en collaboration avec les galeries Eric Mircher, Anne Barrault, Marie Cini, Alberta Pane, Polaris et Jeanroch Dard.
Horaires
Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous
Printemps 2020 : la galerie est ouverte sur rendez-vous