Les Jeudis de Fresh Hell — Psychotropies
Screening
Les Jeudis de Fresh Hell
Psychotropies
Past: Thursday, November 11, 2010 7:30 PM → 9:30 PM
Projection du film Images d’un monde visionnaire d’Henri Michaux et Eric Duvivier (1963). Une mise en lumière des effets hallucinogènes de la mescaline.
C’est sous l’emprise de la mescaline, un alcaloïde extrait du peyotl, petit cactus mexicain, qu’Aldous Huxley écrit Les portes de la perception, qu’Alex Perron et ses droogies sévissent dans Orange Mécanique (Stanley Kubrick), et que Johnny Depp et Benicio del Toro délirent sec dans Las Vegas Parano (Milos Forman).
Afin d’analyser au plus près les effets de cette substance hallucinogène et d’en observer les effets sur la créativité, Henri Michaux (1899-1984) l’expérimente dès 1954. Ces expériences réalisées avec l’aide d’un médecin, sous l’angle d’une approche purement scientifique, ont pour but d’élargir le champ de la conscience et d’en retranscrire les états inexplorés. Henri Michaux a ainsi pu noter ou dessiner toutes ses impressions après absorption de la substance psychotrope. De l’expérience mescalinienne et de la tentative d’écriture il dira : « Lancées vivement en saccades, dans et en travers de la page, les phrases interrompues, aux syllabes volantes, effilochées, tiraillées, fonçaient, tombaient, mouraient, leurs loques revivaient, repartaient, filaient, éclataient à nouveau. Leurs lettres s’achevaient en fumées ou disparaissaient en zigzags. Les suivantes, discontinues pareillement, continuaient de même leur récit troublé, oiseaux en plein drame auxquels des ciseaux invisibles coupaient les ailes au vol. (…) Comment dire cela ? Il aurait fallu une manière accidentée que je ne possède pas, faite de surprises, de coq-à-l’âne, d’aperçus en un instant, de rebondissements et d’incidences, un style instable, tobogannant et babouin… » (Avant propos de Misérable miracle). Quant aux dessins auxquels la main de Michaux s’essaie, ils figurent moins les visions mescaliniennes, que la représentation graphique de la vibration qui s’empare du corps et de l’esprit. Parmi les effets visuels, la démultiplication des éléments : « Des lignes pulullent. Les villes aux milles palais, les palais aux milles tours, les salles aux milles colonnes. (…) » (Connaissance par les gouffres). Parmi les sensations, la disposition émotionnelle conditionne le résultat de l’expérience : un esprit inquiet verra des monstres, un esprit apaisé recevra des visions divines et un esprit qui attend trop n’aura que d’indescriptibles « passages de rien » (Infini turbulent, 8ème expérience).
Dans le film réalisé en collaboration avec Eric Duvivier, Images d’un monde visionnaire (1963), Henri Michaux tente de rassembler et de représenter toutes ces visions mescaliniennes. A visée pédagogique, le film se propose de montrer les types d’images, et leurs façons spéciales d’apparaître et de disparaître, qu’un sujet quelconque voit défiler en son imagination avec une clarté extrême et sans l’intervention de sa volonté.
Accès / Auditorium
Tarif d’entrée aux expositions, dans la limite des places disponibles.
Opening hours
Every day except Tuesday, noon – midnight
Closed on tuesday
Admission fee
Full rate €12.00 — Concessions €9.00
Free admission under 18 years-old, job seekers, those in receipt of income support…