Lionel Estève
Exposition
Lionel Estève
Passé : 14 janvier → 3 mars 2012
Le mystère est selon Lionel Estève le statut le plus enviable d’une œuvre d’art : anonyme, sans date et à l’origine incertaine. Il avait d’ailleurs élaboré un graphisme au sol (« myope et amnésique », CAC Brétigny, 2005) en résonance avec les immenses et inexpliqués dessins Nasca. A l’occasion de sa troisième exposition à la Galerie Perrotin, Lionel Estève développe un environnement, empirique et sensuel, constitué de sculptures longues de 10 à 15 mètres aux couleurs acidulées faites de tissus, de sable, de milliers de perles et d’épingles tel un vivarium où se nouent et se mélangent des étranges serpents endémiques ethnopops et ludiques. Quelques portes en trompe-l’oeil schématisées par de grosses poignées en verre et une ligne sur le mur inventent désormais une autre circulation à travers un espace mental imaginaire et inaccessible.
Lionel Estève reproduit librement la vision panoramique d’une voûte céleste composée de perles multicolores — tels ses mobiles fragiles en mouvement qu’il a précédemment montrés à la Galerie et ailleurs (Art Unlimited/Art Basel, 2005 ; Fondation Hermès, La Verrière, Bruxelles, 2011). Au pied de ce ciel étoilé, un paysage de pierres en partie peintes à l’aquarelle évoque le lit d’une rivière, l’espace d’exposition se métamorphose en site du Land Art.
La troisième salle est recouverte de grands dessins aux motifs géométriques blanc sur blanc. Ces images fantomatiques fugitives convoquent l’art cinétique mais aussi le mouvement De Stijl (Theo van Doesburg, El Lissitzky) par leur économie de moyens et leur motifs à la fois dynamiques et aériens.
Hors du réel, le lieu de l’exposition devient un espace intérieur hanté par des phobies à la fois attirantes et contradictoires. Les œuvres énigmatiques de Lionel Estève enveloppent le visiteur de leur secrets fantasmés, recréant un univers fictionnel proche de ceux de Lewis Carrol ou Magritte.
L’artiste
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Lionel Estève