Lyndi Sales — Surveillance passive
Exposition
Lyndi Sales
Surveillance passive
Passé : 21 octobre → 3 décembre 2011
« Je crois que toute œuvre d’art essaie de rapprocher les gens de leurs sens et de mettre leur conscience en éveil. […] Une si grande partie de nos vies se déroule dans le passé ou le futur et je trouve qu’habiter le présent est étrangement difficile, mais d’une certaine façon régénérant, métamorphosant et enrichissant. Bien que nous y soyons en permanence, le présent est une idée mystérieuse, insaissisable et sujet à mutation. »
Lyndi Sales
L’évocation d’un « réel imaginaire » est au cœur de l’œuvre récente de Lyndi Sales. Si ce projet peut paraître utopique, il est porté par la conviction qu’en cherchant à dépasser les limites de notre perception, on ouvre d’autres voies. Le travail de Lyndi Sales tend vers une vision plus complète, plus entière de ce que nous vivons le plus souvent comme des fragments de réalités, ceci dans l’idée que tout est lié. L’artiste utilise des modèles et des structures provenant de la nature — l’inspiration peut être l’infiniment petit comme l’immensité de l’espace. Elle s’inscrit dans une logique où l’ordre et le chaos du microcosme trouvent un écho dans le macrocosme. Depuis quelques années, l’astronomie, sous forme d’images ou de systèmes géométriques scientifiques, constitue le point de départ pour ses œuvres. Elle y réunit les différents points de vue de structures complexes dans des formes de distorsions qui créent une tension visuelle. Dans un entretien récent à l’occasion de sa participation à la Biennale de Venise 2011, Lyndi Sales parle de regarder les yeux fermés. Il s’agit de faire abstraction de ce qui pourrait obscurcir notre vision, d’exploiter les possibilités d’atteindre « quelque chose de plus », qui se distinguerait de la perception étroite et utilitaire habituelle. Si notre espace, notre lieu d’existence véritable est le temps, Lyndi Sales cherche à le ralentir, à le suspendre afin de voir de plus près, de mieux le comprendre ; son intérêt porte plus particulièrement sur les instants qui précèdent une transformation, une transition — les moments de tension, de croisement. Elle est dans une quête de vision intensifiée, au même titre que la méditation, l’hypnose, les hallucinogènes ou la psycho-analyse.
Surveillance passive
Surveillance passive est le titre de la deuxième exposition personnelle de Lyndi Sales en France. Le titre fait référence à l’observateur et à l’observé, à la différence entre l’observation objective et subjective, à la contemplation paisible ou bien à une surveillance inactive. Ses nouvelles créations s’inscrivent dans l’interrogation existentielle et métaphysique qui parcourt l’ensemble de son œuvre. Ainsi, l’installation Onthology_, filigrane monumental en suspension, suggère un infini où des médaillons sont réunis par des tiges fine, le tout réalisé en papier journal qui laissent apparaître des fragments d’informations, des zones noires et blanches. La forme reflète une étude poussée des modèles et des questionnements scientifiques. Pour l’artiste, c’est une façon de transcrire ses préoccupations personnelles, plus au moins conscientes, dans l’espoir que ses propos trouvent une résonance chez les autres. Son travail sur la vision a été déclenché lorsqu’on lui a diagnostiqué un astigmatisme, ce qui l’a menée à une réflexion sur le fait de voir, de regarder. De cette réflexion, est né un premier travail intitulé « _Vision double » présenté au salon CHIC dessin en 2010. *Aussi concret que puisse être le point de départ d’une œuvre, Lyndi Sales cherche la métaphore, le symbolique. Si elle se sert de modèles établis, elle ne cherche pas à les reproduire. Au contraire, elle se les approprie pour les modifier, souvent avec une approche ludique, préservant, ajoutant, élargissant pour introduire du chaos dans l’ordre et, ainsi, susciter la réflexion.
Parallèlement à son exposition personnelle, son installation 159/295 sera présentée dans la section projets de Slick 11. Œuvre emblématique, ce magnifique Phoenix prêt à s’élever est composé de 159 cerf-volants en papier. Empruntant à l’iconographie héraldique et religieuse, suspendus par des fils rouges, ils font référence à chacune des 159 personnes à bord du vol n°295 de South African Airlines tombé dans les abysses de l’Océan Indien en 1987 et connu par la suite sous le nom de Helderberg. 159/295 est une allusion à la tradition chinoise de cérémonies commémoratives durant lesquelles des cerfs-volants sont lâchés pour symboliser les pensées des vivants envers les défunts. Selon cette tradition, le cerf-volant emporte le chagrin, les bons augures prennent la place du deuil.
Horaires
Du mardi au samedi de midi à 19h
Et sur rendez-vous
Printemps 2020 : la galerie est ouverte sur rendez-vous