Mark Lewis — Invention au Louvre
Exposition
Mark Lewis
Invention au Louvre
Passé : 9 octobre 2014 → 31 août 2015
Mark Lewis — Invention au Louvre Avec Invention au Louvre, Mark Lewis propose, au sein même du musée et ce, jusqu'au 9 janvier 2015, un programme de vidéos hypnotiques qui invite à regarder autrement ses collections et encourage à repenser la valeur même du regard.Le musée du Louvre poursuit son programme d’art contemporain en présentant à l’automne 2014 une création de l’artiste canadien Mark Lewis, dont l’œuvre, reconnue internationalement, se développe dans le champ des arts visuels à partir du film. Après l’invitation à Walid Raad, en 2013 au département des Arts de l’Islam, c’est au tour de Mark Lewis de développer un projet de recherche artistique basé sur les collections du musée et se déclinant sous trois formes : une exposition temporaire dans la salle de la Maquette, un livre d’artiste et, en novembre, une carte blanche de trois jours à l’auditorium.
Sous le titre d’« Invention au Louvre », Mark Lewis donne forme à une archéologie du cinéma dans l’histoire de l’art. À travers trois films conçus et réalisés au musée, un livre et une programmation, l’artiste canadien confronte les images en mouvement au mouvement imaginé qui, de tout temps, a travaillé les mythes et la réception de la création artistique.
Depuis ses débuts dans les années 1990, l’œuvre de Mark Lewis semble traverser à rebours l’histoire des images. Peinture, photographie et cinéma entretiennent dans ses films silencieux, présentés en boucle, une conversation subtile. Se référant aux frères Lumière, qui lui ont inspiré les formes brèves et ramassées de ses propres œuvres, l’artiste canadien place l’exploration optique au centre de l’expérience artistique. Écartant toute narration, son œuvre invite à une absorption directe dans le visible. Un nouvel espace temporel s’invente, où se croisent les chemins du regard et ceux de la mémoire, les temps mêlés de l’image en mouvement et les durées internes de la perception.
Pour Invention au Louvre, Mark Lewis a conçu trois nouveaux films à partir des collections du musée. En observant tour à tour le petit panneau primitif de Giovanni Sassetta, Le Bienheureux Ranieri délivre les pauvres d’une prison de Florence, L’Enfant au toton de Chardin, ou encore la galerie de la Vénus de Milo, l’artiste réactive une tradition ancienne de la littérature artistique : celle du mouvement imaginé. Diderot, dans sa critique du Salon de 1763, invitait le spectateur à évoluer de plain-pied dans les paysages de Joseph Vernet par le truchement d’une lunette ; Goethe, face au groupe sculpté du Laocoon au Vatican, préconisait de cligner des yeux pour en « animer » optiquement les tragiques figures ; Girodet, dans son poème Le peintre, s’identifiait sans détours au mythe de Pygmalion, s’attribuant le pouvoir d’insuffler aux images la vie elle-même. Le film, suggère Mark Lewis, s’est inventé avant la technique du cinéma, dans le regard du spectateur.
Animations : Carte blanche à Mark Lewis et Laura Mulvey
Mark Lewis et la cinéaste et théoricienne du cinéma Laura Mulvey entretiennent une conversation autour de l’héritage du modernisme cinématographique, depuis le début des années 1990. Les mutations du regard engendrées par la culture urbaine, la fiction des seuils et des espaces multiples modelés par l’image filmique, enfin le fétichisme optique développé dans les pratiques sociales du cinéma, sont autant d’axes de réflexion communs à leurs travaux.
À l’auditorium, du 21 au 23 novembre, cinq séances commentées par eux et par des personnalités invitées permettront d’aborder ces ponts jetés entre cinéma et art contemporain à la faveur d’une histoire élargie des formes temporelles de l’image.
Dans la salle audiovisuelle du musée, seront diffusés une fois par semaine, pendant toute la durée de l’exposition, deux documentaires dont l’un a été réalisé sous forme de collaboration par Mark Lewis et Laura Mulvey. L’un et l’autre travaillent la question du vestige historique, proposant son approche et sa traversée par l’image en mouvement.
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Mark Lewis — Images, cinéma, animation
Cinema
Vendredi 21 novembre 2014 à 18:30
Si les grandes métropoles cinématiques ont intimement inspiré le cinéma des années 1920, l’espace muséal tend à devenir aujourd’hui le lieu où repenser la matière de l’image : il est à son tour l’objet privilégié d’une construction du regard dans le temps saturé d’images qui forme le parcours, prenant à partie l’expérience de tout visiteur.
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Mark Lewis — Villes cinématiques
Cinema
Samedi 22 novembre 2014 à 15:00
Deux séances de projections, à 15 et 17h, introduites par Mark Lewis et Laura Mulvey, dont « La maison de la place Troubnaïa », une comédie explosive d’ambiguïté qui puise aux ressorts narratifs et visuels de la satire populaire en réponse à la commande d’un film de propagande pour les élections du Soviet de Moscou.
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Mark Lewis — Post mortem film et surnaturel
Cinema
Dimanche 23 novembre 2014 à 15:00
Projections et débat à partir d’une sélection d’œuvres de Mark Lewis, avec Laura Mulvey, Birkbeck University of London, Philippe-Alain Michaud, historien de l’art et du film, musée national d’Art moderne, Elie During, philosophe, université Paris-Ouest-Nanterre, et l’artiste. Deux projections à 15 et 17h.
Horaires
Tous les jours sauf le mardi de 9h à 18h
Nocturne les mercredis, les vendredis jusqu’à 21h30
Lundi, jeudi, samedi, dimanche : fermeture des salles à partir de 17h30
Tarifs
Plein tarif 22 €
D’octobre à mars : le premier dimanche de chaque mois, l’accès aux collections permanentes est gratuit pour tous.
Programme de ce lieu
L’artiste
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Mark Lewis