Martha Boto
Exposition
Martha Boto
Passé : 10 octobre → 23 novembre 2013
Martha Boto fut de ces artistes qui contribuèrent largement à l’essor et à la reconnaissance de l’art cinétique en tant que courant artistique majeur du XXe siècle.
Arrivée à Paris en 1959, avec son compagnon de vie Gregorio Vardanega, elle participa aux débats et aux plus grandes expositions consacrées à cette nouvelle mouvance. Boto fut portée au devant de la scène par l’engouement général de cette décennie pour le cinétisme et fut elle-même un élément moteur de cette tendance. Elle élabora des œuvres tridimensionnelles sous forme de mobiles lumineux, combinant lumière artificielle et mouvement réel. Novice dans le domaine, mais travaillant sans relâche et faisant preuve de créativité, elle s’illustra par une œuvre très originale, empreinte d’une grande sensibilité.
C’est dans une plastique qui résulte autant d’une réflexion intellectuelle que d’une saisie émotionnelle du monde que Martha Boto trouva son meilleur moyen d’expression et se distingua de la nébuleuse cinétique de son temps. Elle affirma que « l’art est basé sur l’intuition » et que « l’art ne doit pas montrer d’effort ». Aussi, son individualité créatrice consista avant tout à reléguer l’aspect technique de ses mobiles lumineux au second plan, laissant plutôt place à un équilibre entre lumière, mouvement et couleur.
Martha Boto réalisa ses premières œuvres en trois dimensions en Argentine, au milieu des années cinquante, avec des mobiles de plexiglas, suspendus. Ces objets lui permirent de révéler les effets esthétiques produits par l’interaction de la lumière et du mouvement libre. La transparence fut ainsi son premier moyen d’expression. En corrélation avec ce premier goût pour la transparence, l’artiste réalisa par la suite de nombreuses sculptures cinétiques agrémentées de plexiglas polychromes fluorescents. Les plus délicates sont entièrement translucides et ont pour finalité de configurer visuellement le mouvement. Elles s’intitulent Transparence en déplacement continuel, Déplacements chromatiques ou Complémentaires de rythmes. D’autres œuvres se caractérisent par une réfraction des plexiglas sur un fond hémicylindrique extrêmement réfléchissant qui établit une analogie directe avec l’univers hydraulique cher à l’artiste.
Martha Boto fut reconnue et largement saluée tout au long des années soixante pour ses fameuses boîtes lumino-cinétiques, caractérisées par des mouvements lumineux programmés. Leurs mutations imprévisibles et surtout leur délicate polychromie leur valurent d’être qualifiées d’œuvres « chromocinétiques ».
La richesse et la particularité de l’œuvre de Martha Boto résultent de la capacité que développa l’artiste à maîtriser des systèmes complexes et des matières difficiles. Les différentes variations lumineuses qu’elle parvint à donner à chacune de ses sculptures découlèrent d’une recherche continuelle sur la potentialité des matériaux modernes combinée à un agencement savant de ces derniers. A un travail obstiné et à une audace innée vinrent s’ajouter une grande sensibilité et une imagination sans limite, qui assurent à Martha Boto une place significative dans le milieu de l’art cinétique et à laquelle la Galerie Nery Marino rend aujourd’hui hommage.
L’artiste
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Martha Boto