Michel Parmentier — Calques — Tracing Papers, 1989-1991
Exposition
Michel Parmentier
Calques — Tracing Papers, 1989-1991
Passé : 29 novembre 2019 → 18 janvier 2020
Michel Parmentier — Galerie Loevenbruck La galerie Loevenbruck présente un ensemble d’œuvres de Michel Parmentier de la deuxième partie de sa vie. De la peinture initiale ... CritiqueÀ la suite des œuvres sur papier où le degré zéro de la peinture (du geste de peindre) se révèle prolifique et pour le moins problématisé par Parmentier, ce dernier opte pour le papier-calque, un support translucide et semi-transparent.
Le papier-calque laisse transparaître le support1 sur lequel l’œuvre est fixée et rend celui-ci, par transparence, partie prenante des conditions de monstration et de perception. Il est aussi d’une certaine opacité, qui voile le mur sans l’occulter.
Les premières œuvres sur papier-calque au « fusain frotté2 » datent du 9 décembre 1989 et du 14 décembre 1989, où un même mouvement circulaire étale uniformément le fusain avec des densités qui varient d’une œuvre à l’autre3; Parmentier allant jusqu’à saturer, à épuiser la transparence du papier-calque. Ce frottage provoque le marquage, en surface, du relief des plis situés à l’intérieur du dispositif (24 décembre 1989). Dans nombre d’œuvres sur calque, le relief et le grain du support (panneau, mur) sur lequel l’œuvre est produite transparaissent en surface, le support étant littéralement calqué par le frottement du médium (graphite, fusain, pastel, oil-bar) et la pression exercée sur les lés.
Dans les premiers travaux au pastel blanc, les tracés seront « crayonnés et frottés » (13 décembre 1989), « à plats non frottés » (18 décembre 1989), « neutres à plats non frottés » ,« à plats, gribouillés-effacés » (20 janvier 1990).
Le qualificatif « à plats » s’applique aux bâtons de pastel et aux bâtons d’huile (oil-bar) qui, avant utilisation, sont découpés par Parmentier en plusieurs cylindres réguliers de 1,5 à 5 centimètres de longueur, selon le médium utilisé; et fendus dans le sens de la hauteur de manière à obtenir deux demi-cylindres comportant chacun une face plate.
Peindre « à plats », c’est appliquer le côté plat sur le support et ainsi obtenir un tracé régulier, d’égale largeur. À partir de 6 mars 1991, œuvre qualifiée par Parmentier de « Traits à plats presque jointifs et verticaux », ce dernier réintroduit la notion de « Traits » de pastel blanc appliqués à plats avec le côté tranché du pastel. Chaque trait y est posé/tracé à côté et à la suite d’un autre trait, presque jointifs et verticaux, de haut en bas, d’égales longueurs, de gauche à droite de manière à parcourir l’ensemble de la surface de 5 avril 1991.
Dans un second temps, le même principe sera appliqué avec les bâtons d’oil-bar : 6 mars 1991 ; 5 mai 1991 II ; 5 mai 1991 IV –, et des pastels gris : 19 avril 1991 ; 25 avril 1991 ; 28 avril 1991 ; 4 juin 1991 II.
En dépit de l’apparence sérielle du travail, chaque nouvelle pièce n’est pas conçue comme un élément constitutif d’un ensemble mais a valeur singulière et plusieurs œuvres peuvent être datées du même jour. Ainsi 5 mai 1991, de I à V, sera décliné avec la répétition d’un même geste (« 8 sq. oilbar blanc / calque 90 / 95, traits presque jointifs verticaux, 304 × 300, Bruxelles »), mêmes calques, mêmes formats, même lieu4, en cinq exemplaires ; avec l’indication « idem » reportée dans son carnet autant de fois qu’une œuvre est exécutée. Il en est de même des œuvres datant du 31 mai 1991, de I à V, toutes produites pour l’exposition Buren Parmentier, Bruxelles, palais des Beaux-Arts, 7 juin 1991 — 20 juillet 1991.
Les œuvres sur papier-calque s’achèvent avec 6 juin 1991, « … calque plié et laissé vierge puis déplié… ». Œuvre montrant le calque vierge, les plis seuls et les marquages au tampon-dateur.
— Guy Massaux, [papiers-calque] 12 octobre 1989 — 14 juin 1991, dans Michel Parmentier, décembre 1965 — 20 novembre 1999, une rétrospective, Paris, éditions Loevenbruck, 2016.
1 Les œuvres sur papier-calque et calque polyester ont été conçues pour être exposées sur des murs exclusivement blancs.
2 Précisions reportées par Michel Parmentier dans son carnet où il consignait des indications sur les œuvres produites.
3 24 décembre 1989 et 14 février 1990. Cette dernière est l’œuvre la plus grande que Parmentier nous ait laissée. Elle est constituée d’un ensemble de 36 lés groupés selon une suite progressive de 1 à 8. À l’exception du premier lé, qui situe l’accrochage de tout l’ensemble, chaque sous-ensemble compte de 2 à 8 lés, ces mêmes sous-ensembles seront accrochés et séparés entre eux par la largeur d’un lé (37,5 cm). Au total, l’œuvre accrochée et exposée se présente sur une longueur de 16,875 mètres. Elle fut exécutée en vue de l’exposition « Buren Parmentier », au palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
4 À partir d’avril 1991, Parmentier se déplace régulièrement à Bruxelles en vue de la préparation de l’exposition « Buren Parmentier ». Il achèvera et produira un certain nombre de ses œuvres dans l’atelier de Guy Massaux, qui était situé au 123, rue Marconi, Forest (Bruxelles).
La galerie sera fermée au public pendant les fêtes de fin d’année, du 22 décembre au 1er janvier inclus.
Horaires
Du mardi au samedi de 11h à 19h
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