Moffat Takadiwa — Tales of the Big River — Galerie Edouard-Manet de Gennevilliers — Exposition — Slash Paris

Encore 30 jours : 3 avril → 1 juin 2024

Moffat Takadiwa — Galerie Edouard-Manet de Gennevilliers Artiste majeur de la scène zimbabwéenne, qu'il représente à la Biennale de Venise 2024, Moffat Takadiwa présente à la galerie Édoua... 2 - Bien Critique

Moffat Takadiwa crée des sculptures de grande envergure à partir de matériaux trouvés dans les décharges, telles que des touches de clavier, des bouchons en plastique, des brosses à dents et des tubes de dentifrice. Après collecte et tri de ces petits objets réunis par forme, taille et couleur, l’artiste tisse ces rebuts pour créer de grandes tapisseries. Accrochées aux murs, ces pièces aux formes organiques, d’une grande complexité de motifs et de formes, dégagent une aura d’objet totémique.

Après sa grande exposition personnelle, Vestiges of Colonialism, à la National Gallery of Zimbabwe, Harare, au printemps 2023, qui l’a consacré comme un des artistes majeurs de la scène zimbabwéenne, la galerie Édouard Manet, à Gennevilliers, invite l’artiste à concevoir sa première exposition personnelle dans une institution en Europe. Moffat Takadiwa produit les œuvres de son exposition entièrement dans son atelier de Harare, où une communauté d’artisans travaille sous sa direction, en dialogue avec l’histoire industrielle, portuaire et ouvrière de la ville de Gennevilliers. Cette exposition, pensée spécialement pour ce lieu chargé d’histoire, une ancienne mairie visitée par l’artiste Gustave Caillebotte, qui fut élu local à Gennevilliers, et qui fut transformée en école et centre d’art dans la foulée de mai 68, coïncide avec la participation de Moffat Takadiwa à la 60e Biennale de Venise au sein du pavillon national du Zimbabwe.

Moffat Takadiwa, KoreKore Handwriting IV, 2023 — Touches de clavier et tête de brosse à dent en plastique — 178 × 266 cm Photo : Aurélien Mole, courtesy Semiose, Paris

« Formulant une critique décomplexée du monde, mais porteuses d’une aura presque totémique, les œuvres de Moffat Takadiwa traduisent une richesse et une prestance qui appellent à la méditation. En conférant aux déchets une dignité, en mêlant révolte et contemplation, elles laissent entrevoir une lueur d’espoir et de poésie face à une société fragile et menacée. Ses œuvres agissent comme des manifestes silencieux d’une révolution à venir. » — Jérôme Sans pour Zero Zero, exposition de Moffat Takadiwa, Semiose, 2023.

« Je peux facilement me considérer, ainsi bien sûr que mes différents assistants, comme un artisan. Il y a avant tout un sentiment de joie quant à la façon dont le processus collectif nous rassemble. C’est une question d’émancipation collective qui imprègne chaque strate de mon travail. Même si nous parlons de personnes qui n’ont jamais été formées comme artisans et qui ne sont toujours pas considérées comme telles, les multiples mains qui contribuent au “tissage” de mes œuvres incarnent ce savoir-faire, au cœur de ma démarche. » — Moffat Takadiwa in Moffat Takadiwa, Pleased to meet you, n° 13, Semiose éditions, Paris, 2022.

Moffat Takadiwa, Zimbabwe Bird (b), 2023 — Touches de clavier d’ordinateurs en plastique — 280 × 170 cm Photo : Aurélien Mole, courtesy Semiose, Paris

« En donnant un sens à la masse toujours croissante de la consommation mondiale, les tapisseries de Moffat Takadiwa confèrent une signification aux détritus quotidiens. En transformant les déchets en objets de beauté, l’artiste suggère comment nos déchets peuvent relier les communautés qui forment notre société interconnectée. », Osei Bonsu in African Art Now, Ilex Press & Tate, London, 2022.