My Winnipeg — Une exposition itinérante

Exposition

Collage, installations, peinture, photographie...

My Winnipeg
Une exposition itinérante

Passé : 23 juin → 25 septembre 2011

Winnipeg grid My Winnipeg « La communauté est ce qui s’oppose au propre ». Un axiome qui pourrait bien s’effondrer sous le poids des plus de 200 œuvres de l’... 3 - Bravo Critique Untitled 2000 grid Panorama 08/11 Tour d'horizon sans concession des expositions parisiennes du mois d'août.

Un nouveau cycle d’expositions à la maison rouge

Au MIAM à Sète du 5 novembre 2011 au 20 mai 2012 et au Plug-In ICA à Winnipeg pendant l’été 2012

La maison rouge inaugure à l’été 2011, un nouveau cycle d’expositions consacré aux scènes artistiques de grandes métropoles périphériques. La première ville mise à l’honneur sera Winnipeg, capitale du Manitoba (Canada).

A l’heure d’une globalisation annoncée du monde de l’art, il nous a semblé pertinent de nous tourner vers des centres de création qui, bien qu’éloignés du feu des projecteurs, sont animés par une scène artistique active composée d’artistes dont les œuvres sont imprégnées par le territoire, la ville, son histoire, ses mythes.

Le cas de Winnipeg est symptomatique de cette prégnance géographique dans la production artistique. Les hivers rudes et longs incitent les artistes à se regrouper dans leurs ateliers pour travailler. Le marché de l’immobilier est plus ouvert qu’à Toronto ou Montréal et permet aux artistes de bénéficier d’ateliers vastes aux loyers modérés.

Des structures culturelles associatives et institutionnelles, comme le Manitoba Museum ou le Plug-In, une université dotée d’un centre d’art (la Galerie One One One) et une revue d’art internationale de qualité (BorderCrossings), donnent une visibilité au niveau local aux productions artistiques, et contribuent à animer et à développer la culture contemporaine de la ville.

Aussi, si une partie de ces artistes est méconnue du milieu artistique international, une autre au contraire reçoit l’attention des critiques et des commissaires d’exposition, tout en jouant un rôle fécond sur la scène locale.

Une véritable interaction se tisse entre les artistes, leurs créations et leurs villes. Si la ville est source d’inspiration pour les artistes, les œuvres produites participent quant à elles à dessiner l’identité même du territoire. Une identité qui circule dans les films, la musique, la littérature, les arts vivants et les expositions, et véhicule la vision des artistes à travers le monde.

Il n’en reste pas moins que les œuvres présentées à La maison rouge sont des productions artistiques en elles-mêmes ; ce cycle d’expositions n’enfermera pas les créations exposées dans un cadre uniquement géographique, mais les restituera dans leur contexte d’origine et tentera ainsi de donner au regardeur la possibilité de comprendre les ressorts de leur création.

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Marcel Dzama, The Lotus eater, 2001-2007 Projection colour and Black & wight Collection Antoine de Galbert

Présentation de l’exposition

Winnipeg signifie en langage Cree « eau boueuse ». Loin d’être englués par un tel nom, beaucoup d’habitants de la ville ont l’esprit créatif. Terre natale d’une jeune génération d’artistes reconnus, comme Marcel Dzama et la Royal Art Lodge, Kent Monkman, le réalisateur Guy Maddin et tant d’autres, la ville fut aussi le berceau du mouvement « Prairie Surrealism » (Surréalisme des prairies), de figures historiques canadiennes telles qu’Ivan Eyre et d’artistes influents comme par exemple le photographe spiritualiste J.G. Hamilton. La création de cette région tire autant son inspiration des grandes prairies du Nord du Canada, autrefois peuplées des indiens Crees et Métis, que de la mélancolie teintée d’humour des immigrants qui se sont installés dans la Province tout au long du XIXe et du XXe siècle.

Placée aux confluences de la rivière rouge et de la rivière Assiboine, la fourche de Winnipeg fut pendant plusieurs siècles le théâtre d’échanges commerciaux entre les peuples aborigènes. A l’arrivée des migrants européens, la ville resta un important centre d’échanges jusqu’à la construction du canal de Panama, en 1914, qui dévia le transport des marchandises vers le sud.

Le dynamisme culturel de Winnipeg lui permet néanmoins de conserver son caractère attractif. La ville accueille le premier ballet professionnel du Canada. Elle se dote plus tard d’un musée d’art municipal, d’une compagnie de danse contemporaine et d’un institut d’art contemporain, le Plug In ICA.

Winnipeg est aussi la ville de certaines personnalités comme le célère théoricien des médias, Marshall McLuhan, qui aime à rappeler que Winnipeg est son « chez lui ». Le musicien Neil Young y grandit lui aussi et écrit l’une de ses premières compositions à la Kelvin High School à Winnipeg. AA Bronson et Felix Partz y réalisent leurs premiers travaux avant de s’installer à Toronto pour y créer General Idea. Les membres du groupe canadien « Indian Group of Seven » s’y rencontrent aussi et commencent leur collaboration à Winnipeg dans les années 1970, se référant au « Group of Seven », célèbre groupe de peintres paysagistes canadiens travaillant sur le motif au début du XXe siècle.

Au-delà d’une exposition de groupe, My Winnipeg est une tentative de cerner un espace spécifique de création à la lumière d’un large corpus d’œuvres témoignant de la multiplicité des médiums employés par les artistes winnipegois (peinture, vidéo, performance. installation, photographie). Arts visuels, cinéma, musique, mais aussi histoire, sociologie, économie et même météorologie seront convoqués.

Afin de présenter un large panorama de la création artistique de Winnipeg, l’exposition se construit à la manière d’un ouvrage collectif, en une série de chapitres commandés à différents « auteurs », artistes et commissaires, qui présentent les différentes facettes de cette scène jeune et dynamique.

Stryker

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Noam Gonick, photographies de repérage pour le tournage du film Stryker, 2007 Courtesy Art Gallery of Ontario

L’exposition s’ouvre sur des vues de Winnipeg prises par le réalisateur Noam Gonick pour son film Strycker.

Tourné à Winnipeg le film raconte l’histoire d’un jeune amérindien, déboussolé et pyromane, qui fuit sa réserve natale de Brokenhead et doit se confronter à la criminalité locale.

Déployés en une ligne qui court le long de la maison rouge, ces tirages s’apparentent à un long travelling à travers la ville de Winnipeg ; une facette non idéalisée et bien réelle de la cité nord-américaine.

Une vision panoramique qui mène le visiteur au projet curatorial de Sigrid Dahle composé d’archives sur la capitale du Manitoba.

There’s no place like home

Prenant la forme d ‘une exposition dans l’exposition, le projet de Sigrid Dahle dessine un portrait de la ville où se mêlent histoire, géographie, climatologie, sociologie et art.

Dans cette salle à l’aspect de bibliothèque, les visiteurs sont invités à découvrir des documents d’archives (photographies, cartes postales, ephemera, objets trouvés) et des œuvres contemporaines d’artistes de Winnipeg. Là, ils pourront appréhender les spécificités de cette métropole, capitale d’une région lointaine et sauvage, — le Manitoba —, régulièrement soumise aux inondations et aux nuées d’insectes. Une ville qui est aussi connue pour être la plus froide au monde, mais aussi pour la grève la plus longue qu’aie connue l’Amérique du Nord, en 1919.

Commissaire associée: Sigrid Dahle, responsable de la Galerie One, One, One à l’Université du Manitoba, département Arts Plastiques, commissaire indépendante, écrivain

La Royal Art Lodge (1996-2008), un collectif et des individualités

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Royal Art Lodge, The Red River, 2008 Acrylique marqueur papier collé sur panneau — 11.4 × 15.2 cm Courtesy Folkwang Museum Essen, Allemagne

La Royal Art Lodge est un collectif d’artistes créé en 1996 par six jeunes artistes de l’Université du Manitoba : Michael Dumontier, Marcel Dzama, Neil Farber, Drue Langlois, Jonathan Pylypchuk et Adrian Williams, auxquels s’ajoutèrent un temps Hollie Dzama et Myles Langlois.

Tout en menant une pratique artistique individuelle, les artistes de la Royal Art Lodge ont réalisé au sein de leur groupe une œuvre collective foisonnante marquée par la diversité des pratiques et des supports. Car si le dessin et le collage constituent la part centrale de leur travail, leur œuvre est aussi composée de vidéos, de sculptures, de compositions musicales, de création de marionnettes, ou encore de costumes.

Leurs œuvres sont habitées de personnages hybrides, inspirés par la bande dessinée, la science fiction, le cinéma noir ou d’horreur, et l’univers télévisuel (comme « The Muppet Show ») dans lequel ont baigné les artistes pendant leur enfance.

Ce chapitre de l’exposition réunira, autour d’un ensemble important d’œuvres du collectif, les œuvres de chacun des membres.

Paysages

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Wanda Koop, Native Fires’ (from the See Everything / See Nothing series), 1996 Acrylique sur toile — 300 × 400 cm Courtesy Winnipeg Art Gallery

Le paysage est l’une des grandes thématiques qui traversent l’exposition.

Depuis les premières peintures de paysage du « Group of Seven », qui rassemblait dans les années 1920 les pionniers d’un nouvel art canadien, ce genre n’a eu de cesse de se renouveler à Winnipeg.

Récemment, l’artiste Diana Thorneycroft s’est réappropriée les paysages du Group of Seven et a créé des dioramas ayant pour toile de fond les peintures du groupe, soulignant de la sorte les relations qui s‘opèrent entre paysage canadien et identité nationale.

Dans les années 1970, « l’Indian Group of Seven », regroupant des artistes indiens les « natifs », avait aussi repris cette tradition de la peinture de paysage, avec l’ambition de célébrer la culture indienne, en mettant notamment en place un programme destiné à développer l’émergence d’une scène artistique autochtone.

La culture autochtone est également au centre des préoccupations de Kent Monkman, artiste d’ascendance Cree, qui n’a de cesse de se mettre en scène dans ses peintures et ses installations, avec humour et décalage, pour traiter de la question coloniale.

Elle est encore présente dans certaines œuvres de Wanda Koop, comme ces deux feux qui crépitent toujours dans la nuit sur les bords de la rivière Rouge qui traverse Winnipeg.

Simon Hughes, Eleonor Bond, KC Adams, Bob Kovitz, Shawna Dempsey & Lori Milan, Sarah Anne Johnson, formulent d’autres formes de paysage, du paysage intérieur et intime — comme la maison en feu de Sarah Anne Johnson (House on Fire, 2009) — aux profondes perspectives du Nord du Canada ou de la métropole de Winnipeg, chez Eleonor Bond (The spectre of Detroit hangs over Winnipeg, 2007).

Collage Party de Paul Butler

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Paul Butler, Collage Party Pavilion, 2011

Artiste de Winnipeg et galeriste itinérant, Paul Butler organise depuis plus d’une dizaine d’années des Collage Parties, invitant le temps d’une exposition artistes et visiteurs à réaliser des collages à partir de publications tirées des médias de masses.

Pour l’exposition My Winnipeg, Paul Butler a collaboré avec le designer Craig Alun Smith pour concevoir dans le patio de la maison rouge, une large table de travail sur laquelle les participants de la Collage Party pourront réaliser et accrocher leurs travaux, la transformant jour après jour en une œuvre collective.

Hauntings (2010) par Guy Maddin

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Guy Maddin, Lilith and Ly, extrait du film Hauntings, 2010 Courtesy de l’artiste

Pour l’exposition, le célèbre réalisateur de Winnipeg, Guy Maddin présentera onze courts-métrages, en noir et blanc, qu’il projettera sous la forme d’une installation intitulée Hauntings. Dans cette production récente, présenté en partenariat avec le Toronto International FilmFestival (TIFF) Guy Maddin continue de revisiter l’histoire du cinéma. Un médium selon lui hanté et nourri de projections, où les lieux et les événements n’ont pas de réalité tangible.

Convoquant tout à la fois F.W. Murnau, Fritz Lang, Hollis Frampton, Victor Sjöström, Jean Vigo, Kenji Mizoguchi et Josef von Sternberg, Guy Maddin s’emploie ici à redonner vie à des films perdus dont il a retrouvé la trace. En les retranscrivant et en les rejouant, il sort des limbes ces films qui hantent depuis leur création l’histoire du cinéma.

Winter Kept Us Warm

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Bonnie Marin, Sans titre (Escaping the farm), 2010

Avec Winter Kept Us Warm Noam Gonick envisage Winnipeg comme un territoire poétique du corps et du désir. A travers une sélection d’œuvres produites par plusieurs générations d’artistes de Winnipeg depuis la fin du XIXe siècle, Noam Gonick souligne le paradoxe d’une scène artistique qui, tout en étant hors du mainstream international, est traversée par les mêmes questions esthétiques.

Noam Gonick emprunte son titre à un vers du poème de T.S. Eliot « La Terre Vaine », et se réfère au film de David Secter, première nomination d’un film canadien au Festival de Cannes, intitulé lui aussi Winter Kept Us Warm. Dans l’idée de figurer cet « endroit» autre, entre une terre vaine et une utopie, ce chapitre aborde à travers différents media, de la vidéo au dessin, les multiples facettes de l’aura érotique et physique de la ville.

Commissaire associé: Noam Gonick, cinéaste et commissaire d’exposition indépendant

  • Vernissage Mercredi 22 juin 2011 18:00 → 21:00
La Maison Rouge Fondation
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9 rue du Plâtre

75004 Paris

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Tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h

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