Pergola
Exposition
Pergola
Passé : 19 février → 16 mai 2010
1916 : Le Corbusier construit à La Chaux-de-Fonds (Suisse), une « Villa Turque », la Villa Schwob, flanquée d’une pergola. Quelques années plus tard, il en publie les photos dans L’Esprit Nouveau. Sur le sol, devant la villa, une trace blanche indique une retouche. La pergola a disparu. Moins d’un siècle après, le journaliste irakien Muntazer Al-Zaïdi lance ses chaussures à la tête de George W. Bush.
Esprits frappeur
Pergola s’élève sur le fond d’une modernité hantée par tout ce qu’elle a supprimé. Valentin Carron — lui-même auteur d’une Pergola (2001) — crée dans la grande verrière du Palais de Tokyo un univers qui évoque le mauvais rêve d’un gardien de musée. Dans l’espace, des sculptures rappellent l’art moderne, mais du plafond pendent de sombres lanternes de taverne suisse. Les cimaises, recouvertes de crépi grisâtre, empruntent autant au vocabulaire de la banlieue pavillonnaire que de l’espace concentrationnaire.
Grandes pompes
Survivance, soulèvement, révolte : les victimes effacées de la modernité prennent la parole, à l’image de la chaussure géante créée par Laith Al-Amiri, hommage, en forme de monument, à la chaussure lancée par un journaliste irakien au visage de George W. Bush. Des formes oubliées s’incarnent et se matérialisent dans l’espace public, revendiquant d’être traitées à égalité avec les autres. Chez Raphaël Zarka, des formes de la Renaissance reviennent voisiner avec des rampes de skateboard ou des brise-vague. Chez Serge Spitzer, des pneumatiques fous défient toute communication. La politique des spectres dessine un communisme des substances, dont Charlotte Posenenske est également emblématique.
Charlotte Posenenske
Pergola est l’occasion de découvrir la première rétrospective en France d’une immense artiste allemande contemporaine des minimalistes américains. Un parcours unique la mène d’une pratique moderniste de la peinture abstraite à une tridimensionnalité militante. Ses dernières installations sont composées de tuyaux d’acier galvanisé dont les modules sont à la libre disposition du commissaire. Usage de matériaux élémentaires, prix des œuvres équivalent au coût de production,
la démarche est clairement politique. « J’ai du mal à me résigner à l’idée que l’art ne saurait contribuer à résoudre des problèmes sociaux pressants » dit Posenenske, qui installe aussi ses œuvres dans l’espace public à l’occasion de performances destinées à subvertir la monumentalité autant qu’à célébrer les forces productives muettes. Poursuivant son raisonnement jusqu’à son extrême limite, elle cesse ses activités d’artiste pour se consacrer à la sociologie en 1968.
Horaires
Tous les jours sauf le mardi de midi à minuit
Fermé le mardi
Tarifs
Plein tarif 12 € — Tarif réduit 9 €
Gratuité pour les visiteurs de moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minimas sociaux…
Programme de ce lieu
Les artistes
- Raphaël Zarka
- Charlotte Posenenske
- Serge Spitzer
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Laith Al-Amiri
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Valentin Carron