Remise du prix Grolsch du Off
Exposition
Remise du prix Grolsch du Off
Passé : 19 → 29 octobre 2012
Vendredi 19 octobre au Palais de Tokyo, 200 journalistes, blogueurs et personnalités de l’art contemporain, étaient invités à la remise du prix Grolsch du Off.
Gauthier Leroy a reçu le prix Grolsch du Off pour l’ensemble de son œuvre découverte sur Yia Art Fair, foire OFF de la Fiac, et aura ainsi l’opportunité d’être exposé au Palais de Tokyo en 2013. Via cette édition 2012, Grolsch renforce son soutien à la jeune création et à l’art contemporain en général.
Gauthier Leroy
Plus belle qu’une poubelle
Ça commence par un bourdonnement, arrivent la basse, la batterie et enfin la guitare d’où sort un son qui ressemble à un souffle. J’ai toujours pensé à ce célèbre titre de Soft Machine pour une histoire possible de la sculpture contemporaine, celle qui part de l’objet: pas l’objet chic ou esthétisé mais bien pour le coup, l’objet ordinaire, populaire si ce n’est trivial ou « vulgaire ». Ce titre, il renvoie dans sa construction, dans sa logique, dans sa langue aux gestes et aux opérations de tout un pan de la sculpture contemporaine.
Lors d’une rencontre avec Gauthier Leroy, il venait d’embarquer la canette heineken en aluminium tirage limité fiac… Dans son univers, elle viendra rejoindre la cigarette, les allumettes, le médiator, la cacahuète1 : « … Mais pourquoi cette esthétique de la coque de cacahuète… » Ensuite les choses se montent, s’agencent avec une logique que l’on a forcément envie de partager devant la cohérence de ces œuvres: le bidon devient socle mais le socle peut aussi être une enceinte (c’est une œuvre qui entretient des liens étroits avec la musique). On regarde attentivement les différents éléments des œuvres et l’artiste nous dit: « Je fabrique tout » … les cacahuètes sont en céramique émaillée et il y a même une fausse lampe Prouvé intégrée à une œuvre « Ranch calder ».
Dans l’œuvre de Gauthier Leroy, c’est aussi à une dissection des mots que nous sommes invités « mais où est donc or ni car », sur cette sérigraphie (qui a l’apparence d’une affiche de concert) nous lisons dans la typographie originale « Bill Haley » et les comets qui renvoient à Alley Oop, l’homme préhistorique qui lui renvoie à Dinosaure jr… Alors toute une série de séquences se mettent en place, des fictions émergent: « C’est aussi le moyen de développer un travail plastique qui s’apparente à la fiction avec ses propres idiomes et référants; la pluralité des matériaux et des moyens mis en œuvre, contribuent justement à l’élaboration d’un univers possible » 2. Un an auparavant, dans sa galerie bruxelloise3, l’artiste avait ouvert son exposition par une sorte de performance qui contenait en elle tous les processus de son travail. Il commence par tracer une ligne au diamant sur le goulot d’une canette (qu’il vient probablement de boire), il fait chauffer ce goulot et ensuite le plonge dans un seau d’eau froide, le goulot se détache sèchement et il peut le passer à un guitariste qui va l’utiliser comme un bottleneck (c’est aussi la traduction littérale), Gauthier Leroy prend, à son tour un harmonica et entame un morceau de blues « roots » l’exposition peut commencer.
Yves Brochard, Article publié dans (h)art, 2011 (extraits)
1 Daniel Clowes Eightball cité par Gauthier Leroy
2 Estelle Pantone Lexique Catalogue Gauthier Leroy Born on the bayou Presses Universitaires de Valenciennes 2003
3 Kiss my folk galerie aliceday Bruxelles 2009
Horaires
Tous les jours sauf le mardi de midi à minuit
Fermé le mardi
Tarifs
Plein tarif 12 € — Tarif réduit 9 €
Gratuité pour les visiteurs de moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minimas sociaux…
Programme de ce lieu
L’artiste
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Gauthier Leroy