Révision Périphérique
Exposition
Révision Périphérique
Passé : 21 octobre → 19 novembre 2011
La route circulaire qui entoure Paris, connue sous le nom de Périphérique, est plus qu’une voie cruciale pour les navetteurs parisiens qui cherchent à utiliser l’une de ses nombreuses « portes ». L’autoroute joue également un rôle important en tant que frontière, délimitant clairement ce qui est considéré comme « Paris » et comme « la banlieue ». En tant que telle, cette route est emblématique des tensions grandissantes entre les notions de « centre » et « périphérie ». Les dichotomies classiques entre riche et pauvre, homme et femme, prolétariat et bourgeoisie, même entre soi et autre, sont désormais de plus en plus considérées comme éléments d’une relation dialectique plus large, sur cette notion de centre et périphérie en constante évolution. C’est cette relation même qui est la clé pour comprendre notre réalité politique contemporaine..
Profitant de son emplacement à proximité du Périphérique, (et à la périphérie de la scène artistique parisienne), « Révision Périphérique » se concentre sur l’interaction entre centre et périphérie en jeu dans les villes contemporaines. Six artistes ré-visionnent l’environnement urbain, documente la réalité suburbaine, rassemblent des éléments d’environnements urbains/ruraux et prennent la ville elle-même comme un matériau créatif avec lequel ils développent un nouveau corpus de travail. Les villes comme centres de connections et d’activité sont reconsidérés dans le contexte de leur périphérie, recréées en maquette et plans imaginaires, introduites l’une à l’autre via des gestes et échanges romantiques.
The Arbour Lake Sghool
Basé dans une maison de banlieue dans la ville canadienne de Calgary, ce collectif vaguement organisé utilise l’expérience de la banlieue comme son principe générateur, au moins pour la plupart du temps. Répondant à la réorientation incroyablement rapide des terres rurales en nouvelles banlieues, le groupe a décidé de convertir leur pelouse en champ de blé. Pour renouer avec la chaîne alimentaire le groupe a laborieusement labouré, semé, entretenu et récolté les récoltes dans un geste romantique et absurde qui a suscité une importante controverse dans leur quartier conservateur et placide. Pour Révision Périphérique, le groupe présente la documentation de ce projet ainsi qu’une nouvelle installation site-spécifique basée sur la frénésie des banlieues avec la maintenance des pelouses.
Jo Q. Nelson
Le travail de Jo Q. Nelson explore fréquemment nos rapports aux espaces construits. Plus récemment, sa pratique s’est orientée vers des projets in-persona, bases sur des conversations avec les habitants d’un quartier, les utilisateurs de différents environnements, des échanges avec des travailleurs et des enfants. Pour Révision Périphérique elle a tenté, avec Benjamin Evans, directeur de Projective City, de proposer un projet site-specifique à très longue distance. Au travers de conversations téléphonique et de la documentation matérielle du quartier autour de la galerie, Jo Q. Nelson présente une vision d’un lieu où elle n’est jamais allée, un 13ème arrondissement de l’imagination.
Heather Johnson
Comme Jo Q. Nelson, le travail de Johnson interagit fréquemment avec les expériences des êtres humains dans les environnements bâtis qu’ils habitent. Tissant littéralement des cartes topographiques avec des fragments de pensée et de conversation issus de diverses sources, Johnson crée une troublante juxtaposition d’habitant et habitat. Pour Révision Périphérique, Johnson a également développé un projet site-spécifique œuvrant comme un geste conjonctif entre les villes de New York et Paris. Des impressions sensorielles fragmentaires de chaque ville ont été recueillies auprès des habitants d’une ville sur l’autre. Ces fragments ont ensuite été cousus dans des mouchoirs, et, suivant la tradition du 18ème siècle selon laquelle les femmes laissaient choir leurs mouchoirs en dentelle, dans l’espoir que certains jeunes hommes les ramasse, les mouchoirs sur New York seront abandonnés autour de Paris (et vice versa) dans un coquet geste de prise de contact.
Jérémie Lenoir
Les photographies aériennes de Jérémie Lenoir présentent notre monde dans un contexte totalement différent. Les interventions des homes sur la terre elle-même, sont rendues visibles à grande échelle grandiose et sublime. Comme critique, le travail est ambigu, rendant des horreurs visuelles typiques (tels que les parkings tentaculaires et mines à ciel ouvert) magnifiques. Egalement, ce processus documentaire apparemment simple (aucune manipulation numérique) implique une transformation en quelque chose de non seulement beau, mais aussi en quelque chose de presque irréel. Basées sur une échelle avec laquelle nous sommes peu familiers, les images deviennent des contradictions complexes entre concret et abstrait, réel et irréel, beau et sublime.
Ross Racine
Ross Racine semble dessiner des vues aériennes de banlieues américaines typiques, mais quand on y regarde de plus près on s’aperçoit qu’il s’agit en fait de dessins numériques, entièrement réalisés à la main sur ordinateur, sans guide ni esquisses. Les espaces décrits sont tout à fait fantasques, tel le travail d’un urbaniste déjanté. Les rues ne mènent nulle part, les maisons sont ridiculement voisines ou extrêmement distantes et la précision géométrique semble prendre le dessus sur l’utilité. Le travail de Ross Racine est tout à fait pertinent dans le sens où il peut à la fois être vu comme une entreprise ludique ou comme une critique bien pensée de l’incessant étalement urbain.
James Reeder
James Reeder tire son inspiration de différentes conceptions de villes. Que ce soit dans son travail photographique ou dans son œuvre sculpturale, les environnements construits sont présentés en réponses à un monde naturel mystérieux qui en émerge et… Les matériaux, bien que méticuleusement façonnés sont généralement communs et aucune tentative n’est faite pour masquer les supports et câbles qui maintiennent l’ensemble en place. Des carrières de polystyrène produisent les blocs de construction à partir desquels ces villes fragiles pourraient être érigées, des boules de coton constituent la vapeur et la fumée qui émanent des toits. L’espace urbain est ainsi présenté comme éphémère, transitoire, et tout juste réel.
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Vernissage Vendredi 21 octobre 2011 18:00 → 21:00
Horaires
Du mercredi au dimanche
Et sur rendez-vous
Les artistes
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James Reeder
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The Arbor Lake Sghool
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Jo Q. Nelson
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Heather Jonhson
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Ross Racine