Rob Miles — The Bird Kitchen

Exposition

Dessin, peinture

Rob Miles
The Bird Kitchen

Dans 12 jours : 6 mars → 24 mai 2025

Au zoo d’Amsterdam, un espace rempli de plumes, de planches anatomiques, de boîtes d’œufs et de couteaux inquiétants aimantés sur un mur… De quoi s’agit-il ? « It’s the bird kitchen ! », répond une voix. Étrange association de deux mots qui ne vont pas bien ensemble. C’est probablement ce spectacle paradoxal que Rob Miles était venu chercher, lui le familier de la Ménagerie du Jardin des Plantes. Dans son essai Pourquoi regarder les animaux ? John Berger écrit à propos d’un autre zoo : « A Bâle, on observe un étrange théâtre dans lequel, des deux côtés de la vitre, les acteurs peuvent s’imaginer être le public. Des deux côtés le drame commence par la ressemblance et la relation inquiétante qui existe entre ressemblance et proximité ».

Pour sa nouvelle exposition, Rob Miles présente d’abord un ensemble d’œuvres mettant en scène des singes qui contemplent leur vitrine, et des reptiles, des amphibiens et des insectes dans leurs vivariums. L’esprit de Gilles Aillaud plane sur ces peintures. Une ligne relie les peintures et les dessins, que Rob Miles définit comme son « line of enquiry » : elle s’échappe de son crayon ou de son pinceau lorsqu’il se représente en train de dessiner, ou bien prend la forme de serpents dans ses images de zoos. Cette ligne comme image du dessin.

Un châssis découpé en bois reprend la silhouette d’un paravent en perspective écrasée, au bord de la vie et de la représentation. Sur ce support, d’un geste libre et enlevé, Rob Miles a orné les panneaux du paravent d’images de vitrines des serpents au Jardin des Plantes.Pour s’inspirer, il a regardé de près les compositions des paravents japonais et coréens, notamment les «chaekgeori», proches des cabinets de curiosité occidentaux de la Renaissance. Aux oreilles du musicien qu’il est, le titre de l’œuvre, Snakescreen, résonne comme smoke screen (un écran de fumée), une façon de suggérer qu’il y a là bien plus que ce que l’on croit voir. Cette œuvre est parmi les plus récents développements, et les plus libres, d’un ensemble de peintures élaborées à partir de nombreux croquis réalisés par observation au Jardin des Plantes.

Une autre peinture montre la singerie vue du ciel. En anglais on parle de «bird’s-eye view», la perspective à vol d’oiseau. Tout est montré en même temps, sur un même plan. La scène principale est entourée d’une galerie d’images, à la façon des anciennes cartes géographiques ou des peintures médiévales. Le regard circule dans les cordages qui servent de jeux aux singes, autre apparition de cette « line of enquiry ». « Mais où sont les singes ? » disent les enfants. « Mais où sont les singes ? », demandent de la même façon les visiteurs qui contemplent le tableau. Ils sont ailleurs.
Rob Miles cherche à peindre l’invisible.

Une autre salle est consacrée aux activités humaines : une piscine, une cuisine, un shooting photo de mode… À partir de dessins d’un mini-golf Hastings Pirate Golf et de sources chaudes aux formes également serpentines Spanish Hot Springs, d’autres lignes nous sautent aux yeux, qui dessinent les courbes de cascades. Rob Miles a développé ces images sous la forme de marqueteries de bois : des pièces de puzzles qu’il a ensuite utilisées comme tampons. La densité de la peinture, augmentée d’effets produits en monotype, livre des variations délicates. Ces œuvres témoignent de recherches en cours, que Rob Miles est en train de développer, de découpes en perspectives. Autres décors, autres coulisses…

Anaël Pigeat
  • Vernissage Jeudi 6 mars 16:00 → 20:00
04 Beaubourg Zoom in 04 Beaubourg Zoom out

40, rue Quincampoix

75004 Paris

T. 01 45 55 23 06 — F. 01 47 05 61 43

www.catherineputman.com

Châtelet
Rambuteau

Horaires

Du mardi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous

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