Seuils — Morgane Tschiember

Exposition

Techniques mixtes

Seuils
Morgane Tschiember

Passé : 5 juin → 7 juillet 2012

Swing grid Morgane Tschiember — Seuils En recevant Morgane Tschiember, la fondation Ricard propose une entrée subtile et réussie dans l'oeuvre de cette artiste éclectique... 2 - Bien Critique 0712 3 grid Panorama 07/12 Du Centre Pompidou au Louvre en passant par le Palais de Tokyo, la rédaction pose un regard sans concession sur les expositions franciliennes du mois de juillet. Capture d e cran 2012 06 29 a 13.56.53 grid Sept En juillet, Slash fête le mélange des genres en faisant un pied de nez aux sirènes de l’été ; c’est en effet la notion du travail de l’artiste qui est à l’honneur ce mois-ci.

En 1967 et en 1968, j’ai écrit une liste de verbes comme moyen d’appliquer des actions diverses à des matériaux quelconques. Rouler, plier, courber, raccourcir, raboter, déchirer, tailler, fendre, couper, trancher… Le langage structurait mes activités en relation avec des matériaux qui occupaient la même fonction que des verbes transitifs.

Richard Serra, au sujet de sa fameuse Untitled (Verb List)

Ce mode d’emploi pour écriture — plastique — automatique pourrait servir de script à toute l’œuvre de Morgane Tschiember, née en 1976, à Brest. Depuis une dizaine d’années, l’artiste explore les qualités performatives de matériaux à valeur ajoutée ou sans qualité — métal, mousse expansive, verre, plastique — qu’elle soumet à toutes sortes d’impacts. Chacune de ses œuvres cache ainsi, en sous-texte, une série d’actions efficientes et diverses : scier, tordre, souder, souffler, suspendre. A la manière de Serra qui revisitait le minimalisme rigoriste et autonomiste, Morgane Tschiember dévoile, ainsi, en creux le « faire » à l’œuvre derrière ses formes.

Pas un hasard alors si ses sculptures, peintures en trois dimensions ou installations, affichent leurs points de suture. A l’image de ce folded space suspendu dans la première salle d’exposition. Réalisé d’après une maquette en papier pliée et dépliée selon une grille non orthogonale, ce mobile en métal décomposé puis ressoudé assume sa marque de fabrique et laisse transpirer la laitance noire produite par le métal en fusion. Suspendu à hauteur d’yeux il se laisse contempler, au propre comme au figuré sous toutes ses coutures. Ailleurs, c’est un nouvel ensemble de sculptures en verre boursouflées, greffées à même leur socle en béton qui livrent sans complexe leur secret de fabrication. Car ce qui fait surface sensible chez cette artiste qui aime citer dans le même temps Paul Thek et Michael Asher, c’est aussi l’expérience en filigrane d’un corps au travail : ici, celui du souffleur; ailleurs, celui du bâtisseur empilant inlassablement des parpaings de béton venus obstruer l’accès aux salles d’exposition. D’un corps, celui de l’artiste, qui ne rechigne jamais à se coltiner le gros œuvre et à se confronter à la mesure de l’espace comme c’est le cas, en bout de course de l’exposition, avec cette installation monumentale et immersive cousue de rubans transparents. C’est précisément dans ces marges, indéterminées et fécondes que se joue le travail de Morgane Tschiember, à la lisière d’un minimalisme habité et sensible, sur la crête des valeurs intrinsèques de matériaux et de pratiques réinvestis par l’artiste. «Tout ce qui est généralement caché lorsque l’on conçoit une pièce, est ici révélé et mis à nu», explique ainsi Morgane Tschiember ; « ce que l’on nomme défauts et contraintes est utilisé pour développer la relation physique à l’œuvre. Ce liant m’interpelle ».

Claire Moulène
  • Vernissage Lundi 4 juin 2012 à 18:30
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1, cours Paul Ricard

75008 Paris

T. 01 70 93 26 00

Site officiel

Saint-Lazare

Horaires

Du mardi au samedi de 11h à 19h
Nocturne les mercredis
Visites commentées le mercredi à 12h et le samedi à 12h et 16h

Tarifs

Accès libre

L’artiste