Supports / Surfaces — L’Histoire Continue

Exposition

Collage, dessin, peinture, sculpture...

Supports / Surfaces
L’Histoire Continue

Passé : 19 octobre → 22 novembre 2017

A la fin des années 60, dans le domaine artistique, tout est remis en question. Les américains lancent l’art minimal et les italiens l’Arte Povera.

« L’objet de la peinture est la peinture elle-même » disait Daniel Dezeuze et c’est avec ce mantra que Pincemin, Viallat, Saytour, Dezeuze, Cane et autres définirent le mouvement Supports-Surfaces.

Depuis sa création en 1970, le groupe Supports/Surfaces a réuni de manière informelle mais fondée sur des exigences précises de nombreux artistes venant tous des ateliers des Beaux-Arts à Paris et en partie à Nice. Seul Pincemin venait du monde ouvrier et n’a jamais fréquenté les écoles d’art.

En réalité, ce groupe dura peu de temps, de nombreux désaccords survenant au sein des artistes. Beaucoup démissionnèrent dès 1972 pour des raisons idéologiques et politiques mais la grande majorité des artistes continuèrent à se retrouver lors d’expositions diverses.

La brièveté du groupe n’a cependant pas occulté l’extraordinaire modernité de ses membres et a donné à la peinture contemporaine un formidable élan.

Influencés par le Nouveau Réalisme, les jeunes artistes imaginèrent de nombreuses possibilités pour développer leur art par l’utilisation de matériaux récupérés. De leur univers redéfini, émergèrent des impressions inédites, des messages inattendus. Toile libre, pliage, tressage, toile de bâche, tissus divers, corde nouée : le matériau vaut le geste créatif, et l’œuvre finale passe au second plan.

Supports-Surfaces représente le dernier, bien que tardif, mouvement d’avant-garde français, dans l’histoire de la modernité. De ces quatre artistes dont nous exposons les œuvres, seul le plus jeune, Jean-Pierre Pincemin, né en 1944, est décédé. Les trois autres, si jeunes toujours, aimeraient imaginer un dialogue à quatre voix, voire à huit mains. Nous avons imaginé pour vous ce dialogue.

Ce sont les œuvres de Pincemin, Viallat, Jaccard et Arnal que la Galerie Dutko a choisi d’accrocher à ses cimaises pour cette exposition. Une manière de comprendre la complexe beauté des œuvres choisies assurant ainsi au spectateur un rayonnement éternel sinon perpétué.

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Vue de l’exposition © Galerie Dutko, Paris

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Ma grande affaire avec la peinture est d’aimer la peinture, de ne pas savoir comment peindre, d’inventer des moyens de peindre et assez vite, de pouvoir m’identifier à la peinture occidentale.

Jean-Pierre PINCEMIN

J’aime perturber l’acte classique ou traditionnel de la peinture. Je veux être libre de tout châssis avec la toile, posée au sol, imprimée à l’aide de mes outils : des objets naturels comme les plantes et les insectes, du papier ou du ruban.

Christian JACCARD

Imaginez un drap… Je développe d’abord du blanc, comme si je tirai de l’armoire un drap bien propre. Puis j’entache les bords avec de petites buées noires, faussement orchestrées, comme échappées d’une maladresse. Il s’agit de livrer ainsi un petit bout de mon univers…

André-Pierre ARNAL

Dans Fragments en 1976, je disais: La notion de redites, de séries ou de répétitions, devient une nécessité de fait. Une toile — pièce — seule n’est rien, c’est le processus — système — qui est important. Ce qui me plait dans la peinture, c’est l’aléatoire. La répartition de la même forme sur la toile libre va peu à peu déterminer la composition de mon œuvre.

Claude VIALLAT