Tacita Dean — JG
Exposition
Tacita Dean
JG
Passé : 15 janvier → 1 mars 2014
Tacita Dean, JG — Galerie Marian Goodman Tacita Dean voue un amour particulier à la pellicule qu’elle soit en format 8, 16 ou encore 35 mm, au point de lui rendre hommage à... CritiqueJG, film anamorphique 35 mm en couleur et noir et blanc avec son optique, de vingt-six minutes et demie, est projeté en boucle au sous-sol de la galerie. Au rez-de-chaussée est présenté un ensemble d’œuvres liées aux paysages de lacs salés : un groupe de quatorze photographies extraites du film, des objets recouverts de cristaux de sel du Grand Lac Salé (Utah, Etats-Unis) et Quatemary, une gravure monumentale en dix parties d’un paysage de roches salines imaginaire et énigmatique.
C’est à la suite de sa correspondance avec J.G. Ballard que Tacita Dean a imaginé son nouveau film JG. L’origine du projet remonte toutefois à 1997 quand, lors d’un voyage aux Etats-Unis, Tacita Dean décide de partir à Rozel Point pour voir la Spiral Jetty de Robert Smithson. Elle ne parvient pas à la localiser mais de cette expérience elle livrera une œuvre sonore intitulée Trying to Find the Spiral Jetty.
La fascination de Tacita Dean pour cette œuvre emblématique du land art la mène naturellement à J.G. Ballard, également grand admirateur de Smithson. Elle échange avec l’écrivain plusieurs lettres à propos des étonnantes similitudes entre la Spiral Jetty et une de ses nouvelles Les Voix du Temps. Ce rapprochement est corroboré par la découverte fortuite de cet ouvrage de Ballard dans la bibliothèque personnelle de Smithson.
L’énigme entourant l’œuvre de Smithson, loin de se résoudre au fil des conversations entre Dean et Ballard, conduit ce dernier, peu avant sa disparition en 2009, à défier Tacita Dean : « Traitez la Spiral Jetty comme un mystère que votre film résoudra. »1
Tournées dans plusieurs sites naturels des états de l’Utah et de Californie, les images de paysages de lacs salés s’entremêlent avec l’évocation de la jetée de Smithson et du récit de science-fiction de Ballard.
Ce qui intéresse en réalité Tacita Dean c’est de filmer le temps :
« Les deux œuvres ont un cœur analogique, non pas uniquement parce qu’elles ont été créées ou écrites à une époque où tourner en pellicule était le moyen pour enregistrer et transmettre images et sons mais bien parce que leur forme hélicoïdale est analogue au temps lui-même.»2
Afin « de mélanger le paysage et le temps »3, Tacita Dean utilise une technique qu’elle a mise au point spécifiquement pour le médium cinématographique depuis son œuvre Film projetée dans le Turbine Hall de la Tate Modern en 2012. Cette technique consiste à masquer partiellement l’obturateur à l’aide de différents masques, suivant le principe du pochoir. Grâce à ce procédé JG est un film expérimental kaléidoscopique surprenant, qui n’aurait pu être obtenu dans un format numérique.
1 J.G. Ballard dans une lettre à Tacita Dean datée du 4 décembre 2007.
2 Tacita Dean in «JG a film project by Tacita Dean», Arcadia University Gallery of Art, 2013 p.15.
3 Tacita Dean in «Tacita Dean takes on Spiral Jetty — again», par Gareth Harris, The Artnewspaper, 31 janvier, 2013.
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Vernissage Mardi 14 janvier 2014 18:00 → 20:00