Ugo La Pietra
Exposition
Ugo La Pietra
Passé : 22 octobre 2011 → 2 janvier 2012
La galerie Mercier & Associés poursuit son cycle sur l’architecture radicale italienne en inaugurant une exposition consacrée à l’œuvre de Ugo La Pietra.
Artiste, architecte, designer, Ugo La Pietra est né en 1938. Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Milan en 1964, il enseigne dans plusieurs facultés d’architecture et développe une intense activité expérimentale très tôt marquée par l’avant-garde autrichienne (Hans Hollein, Walter Pichler, Frederick Kiesler, Raimund Abraham …). La ville, et plus particulièrement Milan, lui permettent de développer une approche anthropologique des phénomènes urbains et de redéfinir les relations individu / environnement. La ville devient un territoire que l’homme doit reconquérir à travers sa propre expérience, ses interventions sont la manifestation de la vie dans la ville.
Dès 1960, Ugo La Pietra aborde le thème de la Synesthésie des arts avec la série de dessins intitulés les Nœuds urbains (Nodi urbani, 1962-1966) : par petites touches pointillistes, l’artiste détourne des œuvres d’art connues — de Lucio Fontana ou de Brancusi par exemple — qu’il transpose dans la ville à une échelle architecturale, le but recherché étant de créer une perception émotive de l’œuvre dans un contexte urbain dégradé.
Ses expériences s’enrichissent à la fin des années 60 de nouveaux matériaux, notamment avec l’utilisation du méthacrylate allié à de nouvelles technologies électroniques : Ugo la Pietra met au point un régulateur d’intensité lumineuse qu’il applique à la lampe Globo tissurato (Zama Elettronica éditeur, 1967), premier modèle d’une petite série de luminaires. De la même année, la bibliothèque double face Uno sull’altro (éditée par Poggi) témoigne plus d’un vocabulaire architectural, s’inspirant de façades en gradins issues de l’architecture moderniste.
Sa démarche se radicalise à partir de 1967 avec la théorie du Système déséquilibrant (Sistema disequilibrante), la ville étant toujours le lieu de confrontation esthétique. Ses premières recherches sont étendues à l’environnement audio-visuel avec la série des Immersions (Immersioni) 1968-1972 : l’artiste propose au spectateur-acteur des expériences sensorielles et auditives nouvelles par l’intermédiaire de casques sonores, de sphères lumineuses. Le spectateur est invité à prendre conscience du rapport physique qu’il entretient avec son milieu. Autres dispositifs importants que La Pietra appellera ses modèles de compréhension : le Commutatore (1970) — l’utilisateur s’étend sur un plan incliné, sa perception de la réalité varie avec son angle de vision, la Maison télématique — installation présentée à l’exposition Italy : the New Domestic Landscape au MoMA à NewYork en 1972, qui anticipe la révolution internet et les flux d’informations entre la cellule d’habitation et l’espace urbain.
Ugo La Pietra poursuit au milieu des années 70 son questionnement analytique sur le domestique et l’urbain (espace privé / espace public) et publie l’ouvrage Les degrés de liberté (I gradi di libertà, 1975), résultats et analyse de ses enquêtes de terrain (Les itinéraires préférentiels, Récupération et réinvention). Dans un autre registre, il réalise une série de maisonnettes en céramique sur lesquelles les éléments de l’intérieur sont transférés vers l’extérieur (fauteuil, rideaux…) : Intérieur/extérieur (Interno/esterno 1977-1980). Autre illustration de ses recherches, les reconversions projectuelles avec les Arcangeli metropolitani, transformation d’un mobilier urbain en objet lumineux domestique.
Au cours des années 80, Ugo La Pietra travaille sur les thèmes de la nature, du territoire et de la Méditerranée, il développe une nouvelle typologie de meubles (cabinets à crédence…) qui utilisent plusieurs médium (bois, céramique…) et qui ont recours à des pratiques artisanales (Il giardino delle delizie, 1980-1986).
Horaires
Du jeudi au samedi de 14h à 19h
Et sur rendez-vous
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