Ulla von Brandenburg: Two Times Seven

Exposition

Film, installations, peinture, sculpture...

Ulla von Brandenburg: Two Times Seven

Passé : 8 avril → 13 mai 2017

Rideaux, quilts, costumes, rubans… Le tissu, ou plus précisément la matière textile, circule et traverse toute l’œuvre d’Ulla von Brandenburg, habillant indistinctement les personnages et les espaces de son expression plastique. Les modalités, les motifs et les échelles évoluent, mais la présence textile est invariablement réaffirmée. Au-delà des jeux de matières, des qualités esthétiques et des possibilités spatiales qu’il offre, le tissu est avant tout privilégié par l’artiste pour sa place et son rôle dans l’histoire de la civilisation humaine, dans ses fonctions les plus pragmatiques comme les plus hautement symboliques. Marqueur socio-culturel, politique ou religieux, il relie en toute logique les grandes thématiques du travail d’Ulla von Brandenburg : l’univers de la scène, le folklore, le rituel.

Ici, il est plus que jamais célébré, décliné sous toutes ses coutures. En premier lieu, un film qui présente une succession de voiles ou de robes à l’origine indéterminée, s’ouvrant les uns après les autres au passage d’un corps absent mais implicite. Un corps signalé par le mouvement quasi fantomatique et la voix de la bande sonore qui chante et répète les lettres d’un poème de Wislawa Szymborska (1923, Kórnik -2012, Cracovie) dans sa traduction allemande.1 Propulsés dans l’espace concret d’exposition, ces tissus sont étendus ou fixés au mur. Là encore, un double mouvement de présence et d’absence. Certains ont été préalablement teints, laissant la trace de cette coloration artisanale sur le sol ; d’autres, au contraire, ont été décolorés par le chlore révélant ainsi — le photogramme n’est pas loin — l’empreinte d’un mouvement, d’un corps à échelle humaine. Mais de quels corps, de quels mouvements s’agit-il ? Peut-être ceux des personnages, tous issus du monde du spectacle ou de la performance, figurant sur les aquarelles sur bois.

Le mystère est levé, mais pas entièrement. Par opération métaphorique ou processus chimique, chacune de ces pièces semble se compléter et combler les vides d’un texte à trou. Pourtant elles ne révèlent que partiellement leur vérité. Les tissus du film se succèdent les uns après les autres mais n’ouvrent finalement sur rien d’autre qu’eux mêmes, ceux plaqués au mur évoquent des sortes de portes vers un autre espace mais demeurent fondamentalement infranchissables. Ils interrogent ainsi la nature de la vérité. Non pas pour dire qu’elle est vaine, seulement peut-être pour signifier qu’elle réside davantage dans sa quête infinie.

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1 « Ich klopfe an der Eingaugstur des Steins. — « Ich bins, lass mich Venir » — « Ich habe keine Tür », Sagt der Stein » (« Je frappe à la porte de la pierre. — « C’est moi, laisse-moi entrer. » — « Je n’ai pas de porte », dit la pierre. ») in Wislawa Szymborska, Sól, 1962.

Julia Mossé
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4 passage Sainte-Avoye

75003 Paris

T. 01 53 60 90 30 — F. 01 53 60 90 31

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Rambuteau

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Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h

L’artiste