Wang Keping — Renaissance
Exposition
Wang Keping
Renaissance
Passé : 7 janvier → 17 mars 2012
Wang Keping est, à la fin des années 1970, l’un des fondateurs du premier groupe d’artistes chinois non-officiels (aussi appelés « non-conformistes ») baptisé Xing Xing Les Etoiles parce que se souvient-t-il
« Nous étions alors les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin. De plus, les étoiles qui semblent si petites vues de loin peuvent se révéler de gigantesques planètes ».
Ses premières œuvres sont explicitement politiques : Idole ou Silence (1979) qui eurent un grand retentissement furent exposées au Centre Georges Pompidou en 1989. Elles constituent avec les œuvres d’Ai Wei Wei datant de la même époque le noyau de l’exposition Blooming in the Shadows, Unofficial Chinese Art 1974-1985 au China Institute in America à New York. En 1984, Wang Keping est expulsé et choisit la France comme terre d’asile. A ses yeux, la France est la patrie de Rodin, de Maillol et de Brancusi. C’est donc en France qu’il développe l’essentiel de son œuvre de sculpture dont le matériau de prédilection est le bois. Mais pas à la manière occidentale — autrement dit en « dégageant » la forme — mais au contraire en accompagnant les formes naturelles de l’arbre, en utilisant la spécificité du bois en tant que « matière vivante ». Le veinage et les lignes de fente sont également mis à contribution. Ainsi que le remarque Bertrand Lorquin :
« choisir des formes préexistantes semble un défi pour un sculpteur qui veut réinventer la représentation et la figure. Ce n’est pas seulement une démarche poétique, mais bien plus un rapport au monde. »1
A la fois figurative et abstraite, primitive et raffinée la sculpture de Wang Keping emprunte au caractère charnel du bois que souligne l’usage de la patine au feu. « Le bois est superficiellement brûlé, remarque Sylvain Lecombre, pour obtenir une teinte qui semble totalement pénétrer la masse du corps représenté. »2. Réfractaire à toute forme d’idéologie, la sculpture de Wang Keping, dans sa recherche de la plus extrême simplicité mise en œuvre avec une étonnante économie de moyens, exalte tantôt le corps féminin, tantôt celui de l’oiseau pour exprimer le désir et la renaissance. En témoignent ses deux plus récentes figures monumentales : Jeunesse et Maternité présentées ici après avoir été exposées au Parc Monceau devant le Musée Cernuschi dans le cadre de l’exposition « Artistes chinois à Paris »3.
Bernard Zürcher
1 Bertrand Lorquin est conservateur du Musée Maillol à Paris.
2 Sylvain Lecombre, directeur du Musée Zadkine, Wang Keping ou La Chair des Forêts, exposition au Musée Zadkine (1er avril — 12 septembre 2010), catalogue p.9.
3 Artistes Chinois à Paris (commissaire : Eric Lefebvre), Musée Cernuschi, Paris, 9 septembre — 31 décembre 2011.
L’artiste
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Wang Keping