Robert Courtright
Il faut se laisser porter par la rigueur si poétique des collages de Robert Courtright. C’est une suite de multiplication de rectangles, méticuleux et précieux, minutieux et mimétiques, parallèles et juxtaposés ou spirituellement opposés, s’emboitant et se télescopant çà et là, offrant ainsi les paillettes d’un kaléidoscope bernant l’oeil à l’infini.
Aux modulations subtiles de la couleur viennent s’ajouter ici les jeux frémissants de la lumière qui, s’accrochant aux petites coquilles née de la rétraction naturelle du papier, modifient la vision de l’œuvre au gré des heures et du ciel, de telle sorte que les risques de monotonie et d’excessive austérité se trouvent écartés : allégées de toute pesanteur, détachées, flottant dans une distance imprécise, ces images suggèrent du même coup le spectacle apollinien des gratte-ciel de New York.
C’est la couleur et les murs de la vieille ville de Rome en 1953 qui influenceront profondément son œuvre future. Les formes de ses œuvres, rondes ou carrées, s’appuient toujours sur une grille rigoureuse, avec cependant une extraordinaire variété. Les couleurs et le papier de Courtright portent souvent une trace d’écriture, à peine une lettre comme l’écho d’une histoire non élucidée, une référence fixée dans le flot du temps.
Ses rectangles de papier semblent toujours flotter sur leur support, alignés, mais néanmoins libres, chacun comme une pièce indépendante, formant un ensemble d’une évidence indéniable.
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Robert Courtright est né le 20 octobre 1926 à, Sumter, en Caroline du Sud (Etats-Unis) et décédé à Opio, France en le 27 décembre 2012. Il fit ses études au Saint John’s College, Annapolis, Maryland puis à la New School for Social Research à New York, puis l’Art Student League de New York. A partir de 1951, Courtright exposa ses œuvres à New York, Paris, Londres, Chicago, Tokyo. De nombreuses collections publiques et particulières réunissent ses œuvres aux USA et en Europe.
La galerie Dutko a exposé son œuvre à de nombreuses reprises