Alexander Gorlizki — À propos — Slash Paris

Né à Londres en 1967, Alexander Gorlizki vit et travaille à New York. Initié jeune par sa mère aux cultures de l’Inde, il s’y rend souvent et s’y enthousiasme pour l’art Moghol, témoignage de la rencontre au 16e siècle des mondes musulman et indien. Il commence à travailler à Jaïpur avec le maître Riyaz Uddin, héritier d’une dynastie de miniaturistes, mais qui ne limitait plus alors son exercice qu’à la copie de modèles traditionnels à l’intention des touristes. Alexander Gorlizki l’incite alors, non sans le dérouter, à faire évoluer son répertoire d’images et à aborder différemment son art : non plus en copiste mais en créateur.

Le répertoire iconographique qu’Alexander Gorlizki se nourrit notamment de culture anglaise : ses sujets de prédilection peuvent être inspirés du noble art topiaire comme d’accessoires du quotidiens, notamment d’ameublement ou de plomberie, repris de catalogues de quincaillerie victoriens. Son répertoire abstrait et géométrique pioche aussi bien dans la tradition de la menuiserie japonaise que dans les motifs textiles du sud est asiatique, les points de broderie anglaise, l’imagerie pop ou la pureté du registre tantrique indien. Son imaginaire associe ces formes éclectiques dans des compositions poétiques, foisonnantes de symboles et d’associations absurdes.

Aujourd’hui, Gorlizki et Uddin travaillent toujours de concert, et l’atelier indien s’est enrichi de plusieurs créateurs, chacun maîtrisant une spécialité, comme c’est historiquement le cas pour la réalisation de miniatures indiennes. Initiées par Gorlizki dans son atelier de Brooklin, les œuvres sont travaillées, parfois pendant des années, selon les allers retours que les artistes leur font faire entre Jaïpur et New York.

Les expositions d’Alexander Gorlizki sont toujours constituées d’une mosaïque d’œuvres de thèmes variés, figuratifs ou abstraits, et je souhaite laisser à l’artiste l’initiative du choix des œuvres — en 2 ou 3 dimensions — qu’il entend apporter. Car comme chaque gouache est une association inattendue de thèmes et de motifs, chaque exposition est également une œuvre à part entière, une hybridation d’inspirations, une mosaïque picturale et plastique, dont l’artiste seul est apte à décider de la composition.