Carole Rivalin
Tout comme la couleur est intrinsèque au processus de création, il existe d’après Carole Rivalin une complémentarité entre le dessin et l’architecture qui les rend inséparables. La sculpture devient alors une sorte de dessin dans l’espace et le vide n’est alors jamais vraiment vide. Le vide est effectivement vu comme un silence et non pas comme une notion négative. Il amplifie l’image, la forme et la couleur.
En confrontant le monde réel avec le monde artistique, l’objet se dématérialise. Bien que l’objet artistique porte sur ce quoi il renvoie, il est redéfini dans ses rapports aux spectateurs et dans le rapport au lieu dans lequel il évolue. Alors que l’œuvre prend la forme d’un discours et s’invite physiquement et mentalement au spectateur, celui-ci doit à son tour alors s’arrêter et prendre le temps de la regarder afin de constituer ce « moment particulier ». Le spectateur possède donc une place privilégiée. Sa vision, à chaque fois renouvelée, possède une valeur constructive et fait émerger la forme et le sens de l’œuvre.
La série « Over the rainbow », du même nom que son catalogue édité en 2012, est composée de lignes de couleurs en arrière-plan sur lesquelles est superposé un cache. Le cache est un papier découpé, qui rappelle la sérigraphie, une technique qui a fait l’objet de son premier coup de cœur. Aussi hypnotiques que vibrantes, ses œuvres tendent vers un motif architectural de la couleur, elles se posent aussi bien sur un papier comme sur une fresque monumentale. Comme « voulant échapper au « désordre sans espoir » de ce monde pour un autre plein de couleurs ».