Patrick Bernatchez — À propos — Slash Paris

Patrick Bernatchez vit et travaille à Montréal. Son œuvre est caractérisée par la « chronique d’une mort annoncée » à travers le défilement immuable du temps: celle des êtres vivants, des individus, des sociétés. Il s’intéresse au traits d’une certaine schizophrénie sociale entre figuration et abstraction. Ces traits sont traduits tant par des compositions picturales, photographiques, filmiques que sous formes d’installations sculpturales et sonores.

Au cycle Chrysalides réalisé entre 2007 et 2009 succède un cycle intitulé Lost in time qui a été initié à Berlin en 2010, et comporte déjà plusieurs volets dont la vidéo 180°, l’œuvre sonore Golberg experienced ou l’installation sculpturale Blawkwatch Project.

Entre autres nombreuses expositions dans le monde, une rétrospective présentera le travail de Patrick Bernatchez à l’UQAM (Montréal) du 28 octobre au 3 décembre 2011.

Patrick Bernatchez puise son inspiration dans différentes sources — le cinéma, l’imagerie populaire, la musique — et nous livre une sorte d’opéra postmoderne à la fois merveilleux, exubérant et angoissant.

L’atmosphère glaciale et oppressante caractéristique des films est accentuée par leur forme minimaliste et par une musique composite élaborée par l’artiste. La qualité du traitement de la lumière nous plonge dans une pénombre envoutante et repoussante à la fois. D’une grande beauté et travaillés avec minutie, les plans constitués de longs travellings hypnotisent le regard du spectateur; dans Chrysalide, la caméra tourne de manière obsessionnelle autour d’un même objet, une voiture, et nous attire de manière irrépressible dans un monde aliénant et cauchemardesque.

La distorsion du temps et de l’espace propres au travail de l’artiste exposent une vision post-apocalyptique agissant directement sur l’imaginaire du spectateur. L’univers de l’artiste arrive à nous séduire et simultanément nous inquiéter.

Conçu comme un cycle, le projet Chrysalides dévoile encore des dessins explorant les thèmes de la dévoration, de la sexualité, de la régénération, de la mort et de la métamorphose.

Discours sur l’angoisse existentielle mais aussi « allégorie d’une apocalypse causée par un changement climatique… commentaire sur l’obsolescence de l’ère postindustrielle ou noyade volontaire dans la consommation à outrance… Quel que soit l’angle sous lequel on l’aborde, cette vision fascinante et puissante interpelle directement notre situation fâcheuse tout en suscitant une multitude de questions. »