Anticorps
Exposition
Anticorps
Passé : 23 octobre 2020 → 3 janvier 2021
Anticorps — Palais de Tokyo Le Palais de Tokyo présente depuis le 23 octobre Anticorps, une belle exposition collective regroupant une vingtaine d’artistes qui, marquée par le premier confinement dû à l’épidémie du Coronavirus, explore les stratégies de dépassement de nos corps en s’attachant à sa représentation, à ses chaînes comme à ses possibilités d’émancipation par des artistes qui naviguent sans cesse entre expérience de l’intime et conscience d’un dépassement collectif.L’expérience du confinement et l’adoption de la distanciation physique et sociale, à l’échelle mondiale, nous font reconsidérer l’hermétisme de nos corps. Avions-nous oublié à quel point nous sommes poreux-ses ?
L’exposition Anticorps, conçue par l’équipe curatoriale du Palais de Tokyo, propose de donner la parole à la scène artistique française et internationale autour de 20 artistes qui, avec des œuvres récentes et nouvelles, prennent le pouls de notre capacité à faire corps ensemble et à repenser notre façon d’habiter le monde.
Avec : A.K. Burns, Xinyi Cheng, Kate Cooper, Pauline Curnier Jardin, Kevin Desbouis, Forensic Architecture, Lola Gonzàlez, Emily Jones, Florence Jung, Özgür Kar, Len Lye, Nile Koetting, Tarek Lakhrissi, Carolyn Lazard, Tala Madani, Josèfa Ntjam, Dominique Petitgand, Ghita Skali, Koki Tanaka, Achraf Touloub
Une série d’évènements sera organisée en résonance avec l’exposition, tandis que l’expérience de l’exposition Anticorps sera prolongée et augmentée par des contenus mis à disposition sur un site dédié à l’exposition pour un usage « hors-les-murs ».
La vulnérabilité de nos enveloppes corporelles fait surgir autour de nos foyers, de nos cercles sociaux, de nos pays, encore davantage de frontières, de barrières, hérissées d’inquiétudes et de suspicions. Cette situation accroît des inégalités déjà présentes, en termes de privilège de classe et d’exposition aux risques. Mais dans l’écartement qui s’est renforcé entre public et privé, nous réalisons finalement que tout nous touche de manière plus exacerbée, et nous incite à redéfinir nos liens comme nos proximités.
« Pourquoi nos corps devraient-ils s’arrêter à la frontière de la peau ? », demandait Donna Haraway1. Anticorps s’offre comme une exposition qui tente de penser à travers les peaux, en s’attachant à développer plusieurs registres de l’affectivité, de la présence et de l’haptique, cette exploration du sens du toucher sans que celui-ci soit physiquement activé. La « mise à distance » pousse à une volonté renouvelée de contact.
Les artistes réuni·e·s au sein de l’exposition Anticorps font état de caresses, de murmures, de souffles et de menaces qui questionnent nos réactions et transactions émotionnelles, nos rapports sociaux. Si l’exposition ne fait pas de la crise sanitaire actuelle un sujet, les œuvres, ainsi que les relations tissées entre elles, permettent de questionner la distance et le toucher, considérant ces deux termes comme intrinsèquement politiques et poétiques.
La polysémie du titre de l’exposition est dès lors manifeste : il s’agit à la fois d’accepter les nouvelles normes imposées de l’être-ensemble (distance) tout en ouvrant la perspective d’un autre érotisme social (toucher). Il parait nécessaire, comme le préconisait Susan Sontag2, de remplacer les métaphores militaires souvent attachées au fonctionnement de nos systèmes immunitaires par un autre lexique, et de nous préoccuper davantage d’hospitalité. Anticorps invite à parcourir le Palais de Tokyo à la fois comme un foyer (in vitro) et comme un réseau mouvant (in vivo). Cela permet de réfléchir autrement aux communautés éphémères que le Palais de Tokyo peut créer et rassembler, et tout particulièrement aux relations suggérées entre les publics et les œuvres.
Commissaires : Daria de Beauvais, Adélaïde Blanc, Cédric Fauq, Yoann Gourmel, Vittoria Matarrese, François Piron, Hugo Vitrani.
1 Donna Haraway, Manifeste cyborg, Paris, Exils, 2007.
2 Susan Sontag, Le sida et ses métaphores, Paris, Christian Bourgois, 1989 : « La maladie est vue comme une invasion d’organismes étrangers, à laquelle le corps réagit par ses propres opérations militaires, telle la mobilisation des « défenses » immunologiques, et la médecine se fait « agressive » […] Les métaphores militaires contribuent à stigmatiser certaines maladies, et par conséquent celles et ceux qui en sont atteints. » (pp. 130-133).
Horaires
Tous les jours sauf le mardi de midi à minuit
Fermé le mardi
Tarifs
Plein tarif 12 € — Tarif réduit 9 €
Gratuité pour les visiteurs de moins de 18 ans, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires des minimas sociaux…
Programme de ce lieu
Les artistes
- Xinyi Cheng
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Pauline Curnier Jardin
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Achraf Touloub
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Tala Madani
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Dominique Petitgand
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Koki Tanaka
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Lola Gonzàlez
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Florence Jung
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Len Lye
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Ghita Skali