Solitaire : Stéphane Thidet
Exposition
Solitaire : Stéphane Thidet
Passé : 1 avril → 10 juillet 2016
Stéphane Thidet — Collège des Bernardins Avec Solitaire, Stéphane Thidet, propose au Collège des Bernardins une installation d'une beauté fragile et éloquente qui tient de la vision. Que l'artiste a eue, et qu'il nous offre. Un paysage intérieur qui prend à merveille place dans cet ancien lieu de culte, la sacristie, plongée dans le noir et inondée. L'artiste répond à nos questions.Après Lyes Hammadouche et Pauline Bastard, l’artiste français Stéphane Thidet sera le troisième invité du programme de résidence initié par le commissaire Gaël Charbau.
Délibérément inclassable, Stéphane Thidet est un plasticien qui travaille avec de nombreux média et matériaux (son, image filmée, sculpture, éléments naturels…) cherchant ainsi à déplacer les frontières de l’art, comme lorsqu’il introduisit une meute de loups dans le parc du Château des Ducs de Bretagne lors de la manifestation « Estuaire » à Nantes. Plus récemment, on pouvait redécouvrir dans l’exposition Inside, au Palais de Tokyo, son spectaculaire « Refuge », chalet en bois à l’intérieur duquel un déluge de pluie ne cesse de tomber.
Pour son projet au Collège des Bernardins, Stéphane Thidet propose de métamorphoser l’ancienne sacristie en créant une installation in situ, dont l’eau sera l’élément principal. Ce dispositif inédit changera totalement la perception que le visiteur peut avoir de ce lieu en recréant un paysage architectural et mental surprenant.
Entrée libre.
Une commande de Rubis Mécénat cultural fund
Commissaire Gaël Charbau pour le Collège des Bernardins
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3 questions à… Stéphane Thidet
Gaël Charbau : Pourrais-tu me décrire en quelques mots le projet que tu imagines pour le Collège des Bernardins ?
Stéphane Thidet. : J’aimerais y poursuivre mes recherches sur la notion de « relation », cette idée récurrente dans mon travail qui consiste à explorer la fragilité ou l’instabilité d’une situation. Il s’agit de mettre en confrontation, en contact, deux états de nature différente. Pour le Collège, j’aimerais d’une part rendre le sol instable, mouvant, pour qu’il ne puisse plus accueillir le corps. Je voudrais aussi mettre en jeu quelque chose qui soit de nature vivante l’eau et un objet que je considère en « coma », un objet inerte.
GC : Que recherches-tu dans cette confrontation ?
ST : J’ai toujours imaginé les objets comme étant en situation « comateuse », comme s’ils avaient tous un potentiel de réactivation, comme si l’objet sommeillait, et que nous avions la possibilité de lui donner une nouvelle vie. J’imagine donc un projet qui ferait se rencontrer ces deux états, mouvant et inerte, qui passe pour moi par la question du dessin. Un objet rencontre l’autre d’une manière extrêmement légère et infime, dans ce que j’appellerais « l’à peine », qui serait donc ici la création d’un dessin rendu possible par cette rencontre. Un dessin qui serait infini puisqu’il se répèterait sans être jamais le même. Un motif hypnotique.
G.C. : Comment as-tu réagi dans cet espace particulier qui est celui de l’ancienne sacristie ?
S.T. : Le lieu m’a fortement inspiré, mais pas tant dans son histoire que dans son architecture, notamment cette sensation que j’ai éprouvée tout de suite de descendre, comme on descend sur une rive. J’ai visité il y a quelques temps un lac en Ardèche auquel on accédait par une rive extrêmement pentue, car le lac s’est formé dans le cratère d’un ancien volcan. Cette sensation d’être happé, d’être aspiré par une sorte de vide m’intéresse beaucoup. Le son, le volume du lieu m’ont aussi fortement marqué. C’est donc cette identité imposante du lieu qui m’a inspiré, plus que les histoires qu’ils l’ont traversé.
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Vernissage Jeudi 31 mars 2016 18:30 → 21:30
Horaires
Tous les jours sauf le dimanche de 10h à 18h
Dimanche et jours fériés de 14h à 18h
Tarifs
Accès libre
L’artiste
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Stéphane Thidet