Drawing after Digital — curated by Klaus Speidel — Xpo Gallery — Exposition — Slash Paris

Passé : 18 mars → 18 juin 2016

Le numérique a fait naître de nouvelles pulsions et pratiques, transformé la société et changé notre régime attentionnel. Mais que se passe-t-il lorsqu’il rencontre la pratique la plus archaïque de la représentation, le dessin ? A travers plus de 20 positions artistiques, il s’agira ici d’explorer ce que le digital a fait au dessin et vice versa, en montrant que la rigueur conceptuelle n’exclut pas l’humour. Il est dores et déjà possible d’identifier quatre dimensions fondamentales de cette rencontre :

1. l’utilisation d’outils numériques par les artistes, notamment la réalisation de logiciels qui génèrent des dessins.

2. la réaction des artistes aux « structures et processus numériques profonds » (calculer, (ré-)ordonner, transposer, et plus récemment lier et pister) dans des œuvres où ils n’utilisent pas des outils numériques

3. la façon dont la manière dont nous interprétons des œuvres qui ne sont pas digitales, notamment d’artistes conceptuels comme Sol LeWitt et Hanne Darboven, a été transformée

4. l’évocation de pratiques liées au numérique dans le dessin, de sorte que celles-ci en deviennent des sujets (le spam, les webcams sexy, etc.)

Dune Perez, Dessin préparatoire, 2016 Performance — Variable Xpo gallery

Mais quoi qu’il en soit des thèmes, protocoles de création et aspects esthétiques des œuvres présentées, elles pourront toutes — ou presque — faire l’objet de reprises, tweets, tags, commentaires, posts, partages ou likes, circuler dans les réseaux, être échangées, chargées de sens nouveaux et même faire l’objet de transformations visuelles. La focalisation momentanée sur le caractère after digital de certaines œuvres choisies pour l’exposition ne doit pas nous tromper sur une chose : à l’ère numérique même une sculpture en marbre devient digitale et donc, en un certain sens, liquide.

Klaus Speidel

Clement Valla, Seeeds drawing, 2015 Jet d’encre sur papier — 120 × 120 Xpo gallery

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Le commissaire : Klaus Speidel a fait des études de philosophie et d’histoire de l’art à Munich et Paris (ENS/Sorbonne). Depuis Octobre 2015, il est chercheur au laboratoire de sciences empiriques de l’image à l’Université de Vienne. Ecrivant sur l’art contemporain depuis 2005, il est lauréat du Prix AICA France de la critique d’art 2015.