Ellsworth Kelly

Exposition

Peinture

Ellsworth Kelly

Passé : 16 mai → 13 juillet 2012

Ellsworth kelly curve paintings photomerge original original large grid Ellsworth Kelly à la galerie Marian Goodman Pour exposer Ellsworth Kelly, nul besoin d'en rajouter. C'est, semble-t-il le parti pris de la galerie Marian Goodman qui, dans cet... 2 - Bien Critique 0712 3 grid Panorama 07/12 Du Centre Pompidou au Louvre en passant par le Palais de Tokyo, la rédaction pose un regard sans concession sur les expositions franciliennes du mois de juillet. Capture d e cran 2012 06 29 a 13.56.53 grid Sept En juillet, Slash fête le mélange des genres en faisant un pied de nez aux sirènes de l’été ; c’est en effet la notion du travail de l’artiste qui est à l’honneur ce mois-ci.

Les peintures d’Ellsworth Kelly n’ont pas fait l’objet d’exposition à Paris depuis 20 ans. La dernière exposition en date a eu lieu en 1992, aux Galeries Nationales du Jeu de Paume. Elle mettait en lumière la période 1948-1954 pendant laquelle l’artiste résidait à Paris.

Cette nouvelle exposition prend la forme d’une installation de quatre tableaux, réalisés cette année. Chacun, constitué de deux panneaux, présente une courbe colorée en relief apposée sur un panneau blanc. Accrochées aux quatre murs de la galerie, ces nouvelles peintures se lisent comme une affirmation singulière et emblématique qui se décline dans une gamme de couleurs : rouge, jaune, bleu et vert.

Kelly a souvent dit qu’il s’inspirait du monde qui l’entourait, concentrant jusqu’à l’abstraction des fragments visuels, comme la forme d’une feuille, une voûte architecturale, le pli d’une page ou la courbe d’un corps. Tout au long de sa longue carrière, Kelly a constamment revisité la courbe dans ses peintures, dessins ou sculptures les plus emblématiques. Les prémices des courbes en relief que nous montrons datent de ses premiers collages et peintures réalisés pendant les années où il habitait et travaillait à Paris, après la Seconde Guerre mondiale.

La courbe est apparue très tôt dans l’art de Kelly. Un large arc surplombe la forme verticale de Kilometer Marker (1949), tandis que deux courbes, complémentaires sans être identiques, descendent en direction des deux coins inférieurs de Relief with Blue (1950). Comme Kelly l’a expliqué à de nombreuses reprises, la forme de Relief with Blue a pour origine un croquis qu’il a fait pendant une représentation d’Hamlet au Théâtre Marigny à Paris à la fin des années quarante. L’élément en relief, avec ses bordures intérieures courbes, évoque la forme d’un rideau entrouvert.1

Ellsworth Kelly entretient depuis très longtemps une relation privilégiée avec Paris. C’est à l’époque où il y habitait qu’il a opéré une transition entre peinture figurative et premiers essais de totale abstraction et où il a, pour la première fois, introduit le hasard dans ses recherches, se fondant sur la Seine ou l’architecture parisienne. C’est également à Paris qu’il a fait les premières peintures Spectre et Relief qui changèrent à jamais son rapport entre la peinture et le mur comme support, entre peinture et sculpture, couleur et forme.

L’œuvre qu’Ellsworth Kelly cite souvent comme sa première n’est autre qu’une peinture inspirée des fenêtres du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris :

Au lieu de fabriquer une image qui serait une interprétation d’une chose vue, ou une image au contenu inventé, j’ai trouvé un objet que j’ai « représenté » comme ce qu’il était. Mon premier objet a été Window, Museum of Modern Art, Paris, réalisé en 1949. Après avoir construit Window avec deux toiles et un cadre en bois, j’ai pris alors conscience que dorénavant la peinture telle je l’avais connue jusqu’à maintenant, ce serait terminé pour moi. Mes œuvres par la suite seraient des objets, sans signature, sans nom.2

Aujourd’hui âgé de 88 ans, Ellsworth Kelly est considéré comme l’un des plus grands artistes vivants. Son travail a été mondialement exposé dans un très grand nombre de musées. Récemment la Haus der Kunst à Munich a organisé une rétrospective de ses peintures en noir et blanc qui sont actuellement exposées au Museum Wiesbaden, en Allemagne. En 2012, le Graphische Sammlung de la Pinacothèque der Moderne à Munich a également organisé une rétrospective des dessins Plant Drawings d’Ellsworth Kelly qui fera une étape au Metropolitan Museum of Art, New York, en juin prochain. Le Musée des Beaux-Arts de Boston a aussi présenté une récente exposition des sculptures en bois d’Ellsworth Kelly. Quant au Guggenheim Museum de New York, il a accueilli une rétrospective du travail de Kelly en 1996, qui a ensuite voyagé à La Tate, à Londres, et à la Haus der Kunst, à Munich.

1 Carter Ratcliff, Ellsworth Kelly’s Curves in Ellsworth Kelly: A Retrospective, Ed. by Diane Waldman, Guggenheim Museum, New York, 1996, p.57.

2 Ellsworth Kelly, source of his artist quotes on life, art life, theory and painting: «Notes from 1969», in Ellsworth Kelly : Works on Paper, ed. Diane Upright, Harry N.Inc., Publishers, New York, 1987, p. 9-10.

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