Ellsworth Kelly, Curves on White (Four Panels), 2012
Courtesy of the artist & Marian Goodman Gallery, Paris — Jerry L. Thompson
Ellsworth Kelly à la galerie Marian Goodman
2 - Bien
Critique
Critique
Le 11 juin 2012 — Par Guillaume Benoit
« Ellsworth Kelly », Galerie Marian Goodman du 16 mai au 13 juillet 2012.
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Pour exposer Ellsworth Kelly, nul besoin d’en rajouter. C’est, semble-t-il le parti pris de la galerie Marian Goodman qui, dans cette exposition du maître, a choisi de limiter l’accrochage à quatre œuvres, quatre éléments d’une installation réalisée cette année. Et, à 88 ans, Ellsworth Kelly parait plus que jamais ancré dans sa radicalité. Quatre toiles, cinq couleurs comme un manifeste. Vert, jaune, rouge, bleu et surtout blanc, cette base de toutes les courbes qu’il met en scène. Derrière la sobriété et le minimalisme d’une série de monochromes pointe
la stupéfiante décontraction d’un artiste libre qui invente ses évidences. Toile après toile, les courbes d’Ellsworth Kelly surprennent et prennent par-dessus tout leur envol dans cet environnement minimaliste où la couleur affirme sa primauté en s’alliant au blanc pur de la toile sous-jacente. Car derrière la simplicité, Ellsworth Kelly retrouve insidieusement la possibilité d’une forme pure, cette courbe abstraite qui semble comme évadée du panneau qui la supporte. Étrangement, c’est ainsi au plus près du tableau, à quelques centimètres de la toile, que se révèle la force conceptuelle de cette dernière série qui continue de dire toute la profondeur de cet immense artiste.