En Suspens
Exposition
En Suspens
Passé : 9 février → 13 mai 2018
En Suspens — Le BAL Le Bal présente, du 9 février au 13 mai une exposition collective sensible et grave qui confronte le regard d’artistes à une réalité contemporaine de vies en suspens, liées à la précarité des statuts de l’homme face conséquences d’enjeux géopolitiques qui les dépassent.L’exposition collective en suspens est une tentative poétique, abstraite et fragile, de traduire quelque chose de notre temps. Quelque chose d’indéfinissable, d’intangible mais que nous reconnaissons comme l’état d’un homme, de plusieurs ou de tous : être en suspens.
Ni transition vers un futur possible, ni étape intermédiaire, cet état est relatif au blocage ou à la répétition d’un même cycle à l’infini : ne plus savoir où se diriger, ne pas trouver sa place, avoir un statut indistinct, flou, précaire, répéter des gestes dénués de sens, de finalité, en sont autant de manifestations visibles.
Souvent assimilé à la paralysie ou à la sidération, le suspens force au contraire, à s’adapter constamment, sans trêve, une menace se précise, le temps paraît compté. Ce n’est pas une lutte pour s’affranchir de la temporalité mais une lutte pour s’y inscrire.
Insaisissable, protéiforme, le suspens est aussi ce contre quoi l’image vient buter. Comment en exprimer la matière, la réalité ? Comment représenter l’homme en suspens qui tend à disparaître dans une prolifération et une obsolescence immédiate des images, des discours, des lois, des technologies, indifférentes à son sort ?
Pour les artistes, le suspens n’est pas un « sujet ». Il opère là, quelque part, presque malgré eux. Et si leurs images frappent par une intensité brutale, concrète, immédiate, elles nous touchent aussi par leur simplicité, une forme de neutralité, de laconisme. Comme si le langage devait s’appauvrir pour se tenir au plus près du sens.
Est montré ici le suspens d’hommes relégués hors de l’histoire, hors du paysage, en situation de survie dans un no man’s land politique : des territoires désertés, des corps en arrêt, isolés ou happés, sans ancrage. L’espace s’est refermé. Les visages ont disparus, la connivence des regards aussi.
Constellation hétérogène de lieux et de problématiques, l’exposition tisse un large réseau de correspondances, suggérant un lieu commun du suspens. Quand prend fin le mythe d’une histoire linéaire du progrès, quand l’idée d’une communauté de destin fait défaut, le suspens se déploie à une autre échelle. Il en vient à désigner un état du monde.
— Diane Dufour
A l’occasion de l’exposition, Le BAL et Shelter Press co-éditent En suspens.
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Dans l’intervalle — Cycle cinéma
Exposition
6 mars → 10 avril 2018
Comment rendre visible un certain état du monde aujourd’hui où la trajectoire de nombre d’individus est devenue si incertaine ? Si le sort de celui/celle sans papiers, sans emploi, sans statut, se réduit à des données socio-économiques diffusées dans les médias ou dans les rapports d’experts, comment retranscrire son expérience ?
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Rencontre
Jeudi 29 mars 2018 à 19:00
En prolongement de ses recherches sur l’économie politique de l’assujettissement, Béatrice Hibou conçoit une soirée protéiforme autour des multiples modalités de « suspension » qui accompagnent l’exercice du pouvoir dans des situations autoritaires.
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La marche du progrès : un monde sans homme — Séance #3 du cycle cinéma : Dans l’Intervalle
Cinema
Mardi 10 avril 2018 20:00 → 22:00
À la fascination exercée par les machines dès le tournant du 19e siècle, succède aujourd’hui la ruée des investisseurs sur les valeurs liées à la robotique et à l’automatisation. Si le secteur des robots utilitaires, éducatifs, ludiques ou d’assistance est promis à un bel avenir.
Horaires
Du mercredi au dimanche de midi à 19h
Nocturne les mercredis jusqu’à 20h
Fermeture de l’exposition à 18h les jours de BAL LAB
Tarifs
Plein tarif 8 € — Tarif réduit 6 €
Les artistes
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Luc Delahaye
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Bas Jan Ader
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Hiwa K
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Paola Yacoub
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Rabih Mroué
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Henk Wildschut
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Debi Cornwall
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StÉphane Degoutin & Gwenola Wagon
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Darek Fortas
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Aglaia Konrad