Le sentiment des choses
Exposition
Le sentiment des choses
Passé : 15 décembre 2011 → 26 février 2012
Le sentiment des choses au Plateau À contresens des écoles et des modes, le projet d’É. Royer et Y. Gourmel assume jusque dans son titre cette approche inédite de l’h... Critique« Intellect versus emotion.
Intellect wins.
Emotion starts crying. »
Michael Crowe
Premier volet d’une série d’expositions proposée par Elodie Royer et Yoann Gourmel, commissaires invités pour la saison 2011-2012, l’exposition collective Le sentiment des choses prend pour point de départ le travail et l’esprit de l’inventeur, artiste, designer, écrivain, illustrateur, graphiste, pédagogue Bruno Munari, « un Peter Pan à l’envergure d’un Léonard », selon l’expression de Pierre Restany.
Déplaçant et déployant dans la vie quotidienne ses recherches continues sur la circulation et l’instabilité des formes, des signes, des couleurs, de la lumière, des mots, des images, il n’a eu de cesse d’allier imagination et méthode, invention logique et intuitive, au sein d’une démarche à la poursuite de l’essentialité des choses. Des premières peintures futuristes des années 1930 aux livres illisibles, des machines inutiles aux fourchettes parlantes, des xérographies originales jusqu’aux structures à haute tension des années 1990, Munari s’est joué toute sa vie avec une grande économie de moyens des catégories et des disciplines, dans une tentative de les fondre dans une seule pratique radicale et généreuse de l’art, incitant chacun à développer sa propre curiosité et créativité.
Plus prospective que rétrospective, cette exposition ne cherche cependant pas tant à mettre l’accent sur son héritage ou ses influences, qu’à remettre en mouvement, en idées et en formes, son travail au milieu d’autres pratiques artistiques. Elle réunit ainsi sur le même plan des peintures, des prototypes, des multiples, des objets design, des livres, des jeux de Munari, et des œuvres d’artistes de différentes générations et nationalités, partageant une attitude et un esprit animés par le jeu, la sincérité, l’économie, la poésie.
Construire puis démonter chaque été pendant dix ans une pyramide en bois au sommet d’une montagne et attendre qu’un éclair vienne la frapper, envoyer quotidiennement des lettres collages à des amis ou à des inconnus, tenir une galerie dans son chapeau, reproduire un mouvement de caméra à l’aide de peintures abstraites, bâtir une maison sur les bases d’une conversation, réaliser des dessins muraux à l’aide d’un ballon de foot, faire des sculptures avec du fil ou à emmener avec soi en voyage sont ainsi certains des gestes et des œuvres que l’on peut y croiser.
Proposant une situation ouverte dont les détours importent davantage que la destination, où le processus et l’expérience partagée priment souvent sur le résultat, cette exposition « en groupe » suggère un frottement conceptuel et sensible de ces différentes pratiques, contemporaines et historiques, dans ce qu’elles ont de commun comme de dissonant. Des démarches individuelles ou collectives qui, dans une sorte de défiance face à la notion d’œuvre d’art comme objet fini et fétichisé, privilégient une relation subjective et fragmentaire à l’œuvre, entendue comme précaire, transitoire, multiple.
On ne connaîtrait « le cœur des choses » qu’à travers les sentiments qu’elles éveillent en nous. C’est ce que formule le mono no aware, principe littéraire japonais, définissant les émotions qui naissent en nous au contact des faits et des choses comme le seul moyen d’en connaître leur substance. « Le sentiment des choses » en est une traduction possible et élusive.
Elodie Royer et Yoann Gourmel sont critiques d’art et commissaires d’expositions. De janvier à juin 2011, ils ont été en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto. En 2010, lauréats du 5e Premio Lorenzo Bonaldi per l’Arte, ils ont réalisé l’exposition et le catalogue The Crystal Hypothesis à GAMeC, Bergamo (2010). Ensemble ils ont organisé les expositions 25 Square meters (per second) or The Spirit of the Hive dans le cadre du festival No Soul For Sale à la Tate Modern de Londres (2010), Les Feuilles à Super et au Palais de Tokyo (Module), Paris (2008), L’anomalie d’Ararat à IrmaVepLab, Châtillon sur Marne (2008), l’exposition évolutive 220 jours avec le soutien de gb agency, Paris (2007/2008).
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Vernissage Mercredi 14 décembre 2011 à 18:00
Horaires
Du mercredi au dimanche de 14h à 19h
Plateau-Apéro : nocturne le 1er mercredi de chaque mois (sauf soirs de vernissage) jusqu’à 21h
Tarifs
Accès libre
Programme de ce lieu
Les artistes
- Julien Crépieux
- Mark Geffriaud
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Chloé Quenum
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Clément Rodzielski
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Emilie Parendeau
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Pratchaya Phinthong
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Bruno Munari
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Ryan Gander
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Cyrille Maillot
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Robert Filliou