Léa Belooussovitch — Feelings on felt

Exposition

Dessin

Léa Belooussovitch
Feelings on felt

Passé : 7 janvier → 15 août 2021

Mamc musee art moderne saint etienne lea belooussovitch artiste 11 1 grid Léa Belooussovitch — Musée d’art moderne et contemporain, Saint-Etienne Avec l'exposition Léa Belooussovitch, le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne (MAMC+) poursuit son engagement auprès du prix des Partenaires et accueille la première exposition muséale de l’artiste.

Le MAMC+ Saint-Étienne Métropole présente la première exposition dans un musée en France de Léa Belooussovitch, lauréate de la 10e édition du Prix des Partenaires.

———

L’exposition, intitulée Feelings on felt, se concentre sur l’un des axes principaux de la pratique de Léa Belooussovitch, à savoir les séries de dessins qu’elle réalise, à main levée et au crayon de couleur, sur du feutre textile blanc à partir d’images de presse de nature violente.

La trentaine d’œuvres réunies propose de dresser un bilan de cette approche singulière, initiée en 2015, qui réinterprète et donne un nouveau souffle à des photographies issues des médias pour en faire ressortir la part d’humanité qu’il y reste.

Dhaka,%20bangladesh,%2021%20fevrier%202019 1 medium
Léa Belooussovitch, Dhaka, Bangladesh, 21 février 2019 (série Relatives ), 2019 Dessin aux crayons de couleur sur feutre — 50 × 60 cm Collection particulière, Paris. Crédit photo : Théo Baulig © Léa Belooussovitch, courtesy de l’artiste / Galerie Paris-Beijing

Chacun de ces dessins répond à un même protocole. L’artiste commence par sélectionner dans la presse ou sur Internet des images qui nous assaillent quotidiennement, liées à des faits d’actualités dramatiques : attentats au Pakistan ou en Somalie, fusillade au Bangladesh, scènes de guerre en Syrie, drame des réfugiés en Méditerranée… Se concentrant sur la représentation de victimes anonymes blessées ou vulnérables, Léa Belooussovitch soumet ensuite ces images-sources à diverses manipulations (recadrage, agrandissement), avant d’entamer leur transfert sur le support du feutre. Ce travail lent et répétitif d’accumulation des traits du crayon de couleur altère l’aspect lisse de la matière et lui confère un volume duveteux.

Aux confins de l’abstraction, les formes qui émergent de ce report sont des halos colorés qui brouillent la reconnaissance de la scène. Dans ce passage du pixel au pigment, la netteté de l’image initiale se mue ainsi en un dessin flou qui semble contenir et atténuer sous sa surface la douleur de la représentation. Le titre de chaque œuvre ancre néanmoins le dessin dans le réel en situant la ville, le pays et la date de l’événement tragique. La bande blanche de feutre laissée vierge en haut du dessin suggère, quant à elle, le recadrage effectué à partir de la photographie d’origine.

Gaza%20strip,%2017%20octobre%202018%20%28air%20strike%29 1 medium
Léa Belooussovitch, Gaza strip, 17 octobre 2018 (air strike)(série Relatives ), 2019 Dessin aux crayons de couleur sur feutre — 50 × 60 cm Crédit photo : Gaëlle Deleflie © Léa Belooussovitch, courtesy de l’artiste / Galerie Paris-Beijing

Par ce brouillage des repères et cette mise à distance de la violence, Léa Belooussovitch nous interpelle autant sur notre rapport à l’information que sur le voyeurisme, tout en activant notre imaginaire. Le caractère esthétique et sensible, voire sensuel, de ses dessins dissimule sous un voile pudique de douceur la présence/absence de l’humain confronté aux atrocités et aux soubresauts du monde contemporain. Cette démarche vise à démontrer combien, selon les mots de l’artiste, « la violence de l’information a pris le dessus sur l’humanité que l’événement contient ».

Commissaire de l’exposition : Alexandre Quoi, responsable du département scientifique du MAMC+

———

Léa Belooussovitch est née en 1989 à Paris, elle vit et travaille à Bruxelles. Après l’obtention d’un Master en dessin à La Cambre en 2014, elle enchaîne les résidences à Bruxelles (fondation Moonens, la fondation du Carrefour des Arts, MAAC en 2017) avant d’être invitée à Bandjoun Station, le centre d’art de l’artiste Barthélémy Toguo au Cameroun. Son travail est montré en parallèle dans des lieux comme le Wiels et l’Iselp. Elle remporte des prix qui lancent son début de carrière : le prix Moonens en 2014, le prix COCOF de la Médiatine en 2017 et le Prix du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2018. En 2019, elle réalise plusieurs expositions collectives (Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, Centre d’art Les Tanneries) et personnelles, à la galerie Paris-Beijing à Paris, au centre d’art Image/Imatge à Orthez et au Musée du Botanique à Bruxelles. Son travail est présent dans des collections privées et publiques, comme la Fondation Thalie en Belgique ou le Frac Auvergne en France. Représentée par la galerie Paris-Beijing à Paris, l’artiste a reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la réalisation de ce projet.

Le Prix des Partenaires du Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole est décerné par un jury composé de directeurs d’institutions culturelles, de journalistes, de mécènes et de commissaires d’exposition. Créé en 2009, ce prix défend le travail d’un jeune artiste des arts graphiques. Lauréats du Prix des Partenaires : Alexandre Leger (2019), Maxime Duveau (2018), Jérémy Démester (2017), Pierre Seinturier (2015), Agathe Pitié (2014), Stéphanie Nava (2013), Min Jung-Yeon (2012), Anne Laure Sacriste (2011) et Marina Perez Simão (2010).

En région Zoom in En région Zoom out

Rue Fernand Léger

42270 Saint-Priest-en-Jarez

T. 04 77 79 52 52

mamc.saint-etienne.fr

Horaires

Le Musée espère rouvrir ses portes au public prochainement, en fonction des conditions sanitaires et des annonces gouvernementales. Plus d’infos prochainement.

Tarifs

Plein tarif 6,50 € — Tarif réduit 5 €

Abo original

L’artiste

  • Léa Belooussovitch