Sarah Crowner — Tableaux en Laine, Pierres en Bronze
Exposition

Sarah Crowner
Tableaux en Laine, Pierres en Bronze
Dans 6 jours : 26 avril → 21 juin 2025
Galerie Max Hetzler, Paris, a le plaisir de présenter Tableaux en Laine, Pierres en Bronze, une exposition personnelle de Sarah Crowner qui réunit une nouvelle série de peintures, toiles brodées et sculptures en bronze. Il s’agit de la première exposition de l’artiste avec la Galerie Max Hetzler et de sa première présentation à Paris.
Sarah Crowner est reconnue pour son exploration de la couleur, de la matérialité et de la forme. Ses œuvres — peintures, sculptures, collages, installations en céramique et scénographie — incitent à un engagement profond avec le spectateur. En bousculant les conventions de la peinture, elles suscitent de nouvelles manières d’observer, leur texture et leur structure se révélant progressivement au regard. Pour cette exposition, Crowner présente des compositions abstraites qui initient un jeu de contraste entre des surfaces rigides et souples, brillantes et mates.
Cinq œuvres en laine brodée, crées en 2024, marquent une évolution dans le travail de l’artiste. À première vue, elles apparaissent comme des toiles monochromes, chacune animée par un champ de couleur. Mais, en les contemplant de plus près, elles révèlent leur nature travaillée à la main, brodées en boucles ondoyantes dans une vaste déclinaison de couleurs. Subtile et toutefois fondamentale, cette variété de tonalités se reflète dans le titre des œuvres : Reds, Oranges, Blacks and Blues, Violets, and Whites. Selon les reflets de la lumière, on distingue chaque fil de laine, comme des coups de pinceaux, une technique en partie inspirée par The Starry Night, 1889, de Vincent Van Gogh, et ses peintures de Saint-Rémy-de-Provence. La palette texturée et l’intensité tourbillonnante de ses toiles se retrouvent dans le mouvement des broderies de Crowner.
La collaboration joue un rôle essentiel dans le travail de Sarah Crowner. Pour ces nouveaux ‘Tableaux en Laine’, elle a ainsi travaillé avec une vingtaine de brodeurs de différentes générations, résidants dans le Maine (États-Unis). Ensemble, ils ont minutieusement brodé chaque composition à la main, durant plusieurs jours, à partir de « cartes de points » peintes par l’artiste. Ces « cartes » servent de guides directionnels pour traduire la couleur et la ligne en objets physiques, ancrant ainsi les œuvres dans un langage pictural formel. « Tout revient toujours à la peinture », explique l’artiste.
En créant ses broderies, Sarah Crowner a analysé le travail de Richard Serra, depuis ses débuts avec les plaques d’acier jusqu’à ses dessins monochromes noirs. Derrière leur apparente simplicité, ces dessins révèlent ce que Sarah Crowner décrit comme un processus de “travail laborieux, réalisé geste après geste”, à l’aide de pastels à l’huile. De la même manière, les sculptures de Richard Serra, massives et compactes, révèlent au-delà des apparences une patine qui évoque le temps qui passe. Qu’il s’agisse d’œuvres sculptées, cousues ou brodées, c’est justement ce glissement entre la présomption, la perception et la réalité qui se retrouve au centre du travail de Sarah Crowner.
En face des tableaux en laine, les sculptures, ‘Pierres en Bronze’, sont présentées comme des spectatrices, leurs surfaces impeccablement polies reflétant les projections de couleurs des œuvres en laine. À mesure que le spectateur se déplace dans l’exposition, les surfaces de bronze s’animent, créant des abstractions en constante fluctuation. Lourdes et compactes, mais simultanément éphémères — la lumière, le temps et la fugacité imprègnent leurs surfaces changeantes. Ces sculptures, comme le suggère leur titre, sont inspirées par des petits cailloux ramassés au fil des années par l’artiste sur la plage de Rincon en Californie, près de là, où elle a grandi. Avec leurs perforations naturelles et leurs marques irrégulières, ces pierres ressemblent à de petites sculptures modernistes, dont les contours se seraient métamorphosés en un grand bronze brillant.
Dans ses toiles cousues, exposées au 46 rue du Temple, Sarah Crowner mêle l’ordre et la spontanéité. Selon un processus de travail qu’elle décrit comme « lent, rapide, lent, rapide, l’instinct contre la méthode », elle puise son inspiration tant dans la nature que dans l’histoire de l’art. Dans Skyline (Blues) et Seafloor (Greens), deux œuvres de 2025, les formes se font écho, laissant le spectateur avec un sentiment de déjà-vu. En effet, les lignes, les formes et les couleurs apparaissent d’emblée familières. Et c’est seulement en s’approchant qu’on remarque leur structure composée de fragments découpés, délicatement suturés pour former un tout.
À travers ses œuvres, Sarah Crowner explore le processus de transformation : ses sculptures, ses broderies à la texture douce, ainsi que ses toiles cousues renferment chacune quelque chose de leur contraire, invitant le spectateur à contempler les dualités yin-yang du quotidien.
Sarah Crowner (née en 1974 à Philadelphie) vit et travaille à Brooklyn, New York (États-Unis). Ses œuvres ont été présentées à l’occasion d’expositions personnelles dans des institutions telles que SCAD Museum of Art, Savannah (2025); The Chinati Foundation, Marfa (2022–2024); Hill Art Foundation, New York; Pulitzer Arts Foundation, St. Louis (en 2023 et 2024); Auroras and Casa de Vidro, Instituto Bardi, São Paulo (2023); Museo Amparo, Puebla (2022–2023; KMAC Contemporary Art Museum, Louisville (2018–2019); and MASS MoCA, North Adams (2016–2017). Ses œuvres sont également présentes dans les collections d’institutions internationales majeures telles que the Art Institute of Chicago; Carnegie Museum of Art, Pittsburg; The Contemporary Austin; Dallas Museum of Art; Los Angeles County Museum of Art; Massachusetts Museum of Contemporary Art, North Adams; The Museum of Modern Art, New York; Solomon R. Guggenheim Museum, New York; et Walker Art Center, Minneapolis, entre autres.
Horaires
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Les samedis de 11h à 19h
L’artiste
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Sarah Crowner