Humain Autonome : Déroutes

Exposition

Techniques mixtes

Humain Autonome : Déroutes

Encore 5 mois : 26 avril → 22 septembre 2024

Prospective et tournée vers l’avenir, la programmation des expositions temporaires se poursuit autour des processus de constructions des identités, des corps contemporains, tente de réfléchir le réel et, à terme, proposer de nouveaux scénarios, de nouvelles manières d’habiter le monde.

C’est dans ce contexte que le MAC VAL accueille le 4e volet du projet itinérant « Humain Autonome » dont le commissariat est assuré par Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia.

Voiture, caisse, auto, char, tacot, bagnole, tire… L’automobile est un objet paradoxal. Si d’aucuns l’adorent, d’autres la vouent aux gémonies. Elle est, à tout le moins, un symbole ambigu, cause et symptôme de bien des crises que nous traversons (économique, sociétale, climatique, philosophique…). Facilitant le déplacement des individus et des marchandises, l’exploration mais aussi la conquête, à la fois instrument de la liberté et du contrôle, son utilisation a façonné les paysages, les corps et les esprits. Concentrant de nombreux enjeux économiques, l’auto est un non-lieu, mi privé mi public, une machine à fantasmes et un objet de fétichismes, personnifiée parfois. Ses chaines de production, ses systèmes d’exploitation, le lien avec les énergies fossiles, ses mythes, ses impensés sont ici analysés, déconstruits, repris et retournés par les artistes de l’exposition.

Pour autant, il ne s’agit pas de rejeter en bloc. Mais au contraire de faire prendre conscience, de pointer certaines apories de notre monde contemporain. Cette exposition réunit une cinquantaine d’artistes de générations différentes et est accompagnée d’une publication retraçant le projet dans son ensemble.

Depuis 2020, le cycle d’expositions « Humain Autonome » a donné lieu à plusieurs occurrences mêlant expositions, projections, ateliers, performances au Frac Normandie à Caen (« À 2000 tours minutes » et « Joyridin’ ») à La Condition Publique à Roubaix (« Fossiles mécaniques ») dans le cadre de la Triennale Art et Industrie en collaboration avec le Centre Pompidou et le CNAP-Centre national des arts plastiques et aux Ateliers Le Wonder (« Prélude ») à Clichy (92) pour la Nuit Blanche.

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Tobias Zielony, Aral -1, 2004 — C-Print, 48 x 72 cm KOW, Berlin. Photo © Tobias Zielony

« Déroutes » est donc aujourd’hui au MAC VAL, le quatrième opus du projet « Humain Autonome ».

Avec les artistes : A.K. Burns, Alain Bublex, Alessandro Balteo-Yazbeck & Media Farzin, Alexandra Bircken, Andrea Zittel, Anita Molinero, Antoine Nessi, Atelier Van Lieshout, Bill Owens, Blair Thurman, BP, Cady Noland, Delphine Reist, Diego Bianchi, Ed Ruscha, François Dufeil, Frieda Toranzo Jaeger, Hans Haacke, Hugo Vessiler-Fonfreide, Julie Hascoët, Kristina Solomoukha, Laurent Faulon, Lothar Baumgarten, Lucie Stahl, Malala Andrialavidrazana, Marcel Devillers, Mark Leckey, Mark Lombardi, Martha Rosler, Mathis Altmann, Matthew Angelo Harrisson, Michael Sailstorfer, Mohamed Bourouissa, Monira Al Qadiri, O. Winston Link, Peter Buggenhout, Piero Gilardi, Randa Maroufi, Sara Sadik, Serge Lhermitte, Sophie Ristelhueber, Stéphanie Cherpin, Suzanne Husky, Tania Mouraud, Taryn Simon, Thomas Bayrle, Thomas Teurlai, Tobias Zielony, Willy Ronis.

Le texte des commissaires :

« Un humain autonome, affranchi de ses limites physiques, porté par un progrès inexorable, devenu maître et possesseur de la nature : tel est le mythe dont la voiture est le symbole. Soit un récit épique, individualiste et « Pétromasculiniste » (selon Cara New Dagget) — de ceux qui soutiennent des modes de production, des rapports de domination et d’exploitation à l’origine de la destruction de nos écosystèmes. »

C’est cet héritage moderne qu’aborde l’exposition “Humain Autonome : Déroutes” en mettant en regard les imaginaires et les réalités de la civilisation du moteur. Objet de fétichisme, l’automobile est ici réinscrite dans les systèmes énergétiques, l’organisation du travail, les enjeux géopolitiques, les érotiques et les contre-cultures qu’elle implique — ceux du « Capital fossile », selon Andreas Malm, qui ne cesse de se survivre à lui-même.

De générations différentes, issus et issues de la scène française et internationale, les artistes de cette exposition engagent une autre conception de l’autonomie humaine : comprise non pas comme indépendance à l’égard de toute extériorité, mais comme capacité à réfléchir nos propres déterminations et interdépendances. Une autonomie située par rapport à un ordre social et symbolique qu’il s’agit de déconstruire.

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Martha Rosler, Photo-Op, from the new series Bringing The War Home : House Beautiful, 2004 — Photomontage imprimé comme photo couleur, cadre : 51 x 61 cm Collection Frac Normandie

Ouvrant la voie à d’autres lignes d’horizons, d’autres points de fuite, leurs œuvres se font tactiques de bifurcation et de déviation pour renverser les logiques économiques et redéfinir les systèmes de valeurs dominants : l’exploitation des corps et des sols, la surproduction, l’extractivisme, les conquêtes coloniales, la vitesse, la puissance, le progrès…

Composée de dizaines de milliers de pièces, une voiture est à la fois un monde en soi, un objet banal du quotidien et une icône du progrès technique au XXème siècle. _ Si celle-ci doit son développement à une promesse initiale — celle de pouvoir se déplacer plus vite et plus loin en offrant une autonomie individuelle jusque-là inédite -, il s’agit ici de porter notre regard sur les émancipations et les asservissements produits par la culture du moteur.

Dessinant des récits alternatifs, l’exposition génère des propositions ouvertes, parfois paradoxales.

Commissariat général Nicolas Surlapierre Commissariat Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia Commissariat associé Frank Lamy

« Humain autonome : Accrochage »

En résonnance avec cette exposition « Humain autonome : Accrochage » présente une sélection d’œuvres de la collection du MAC VAL avec Carole Benzaken, Élisabeth Ballet, Éric Dubuc, Éric Hattan, ERRÓ, Étienne Bossut, Jean Dewasne, Michel de Broin, NØNE FUTBOL CLUB, Peter Klasen, Peter Stämpfli, Pierre Ardouvin, Pierre Buraglio, Raymond Hains et Véronique Boudieré.

Commissariat : Frank Lamy

Programmation autour de l’exposition

Dimanche 5 mai 16h, visite avec Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia, commissaires de l’exposition Gratuit avec le billet d’entrée du musée

Samedi 18 mai Nuit européenne des musées 18h, 20h et 22h — « Cloches sous pression » de François Dufeil. Performance sonore par Charles Dubois, percussionniste. 19h — Visite avec Marianne Derrien, Sarah Ihler-Meyer et Salim Santa Lucia, commissaires de l’exposition. 21h30 — « Driving Drama », concert d’Elsa Michaud. Gratuit

Samedi 15 juin 13h-18h, projection d’une programmation de films et de vidéos d’artistes en écho à l’exposition Gratuit avec le billet d’entrée du musée

Dimanche 23 juin 16h, visite gestuelle de l’exposition par Levent Beskardes, artiste et comédien sourd, en « communication gestuelle naturelle ». Visite tout public, sourd et entendant. Gratuit avec le billet d’entrée du musée

Dimanche 8 septembre 16h, visite de l’exposition, avec Caroline Galliez, directrice de recherche à l’Université Gustave Eiffel — Laboratoire Ville Mobilité Transport. Gratuit avec le billet d’entrée du musée

Samedi 21 et dimanche 22 septembre Journées européennes du patrimoine 14h30 et 16h « Les 6h de Vitry » par Alain Bublex, une conférence-performance de 4 × 1h30 sur l’histoire de l’innovation en automobile. Gratuit

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Place de la Libération

94400 Vitry-sur-Seine

T. 01 43 91 64 20

www.macval.fr

Horaires

Tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h

Tarifs

Plein tarif 5 € — Tarif réduit 2,5 €

Entrée gratuite pour tous les premiers dimanches de chaque mois

Programme de ce lieu