Édito Six
LE THÉÂTRE DU MONDE
Après l’inauguration de la très réussie Triennale Intense Proximité, Paris semble bien parti pour prolonger sa belle audace et inscrire le mois de mai sous le signe de la liberté. Une liberté qui souffle sur une période décidément propice aux changements et encourage à assister au spectacle d’un monde en mutation. À l’honneur ce mois de mai sur Slash, des artistes tels que Lothar Hempel, Gilbert & George, Spartacus Chetwynd ou Wim Delvoye ne sont pas sans questionner la notion de mise en scène, de spectacle dans l’art contemporain. Extrêmement différents dans leur imaginaire et leur discours, ils ne cessent de faire appel au spectateur pour entrer dans la ronde de la représentation. C’est également le cas de Boris Achour, qui met en scène des structures du spectacle pour forcer le spectateur à mieux les contourner. Ainsi, la question de la théâtralité dans l’art nous force à diriger un regard moins figé sur les œuvres et à les appréhender comme des créations « en acte ». Une tendance vivace qui motive également notre intérêt pour le salon de Montrouge qui, malgré une édition 2012 susceptible de faire naître quelques réserves, reste l’une des pépinières les plus excitantes du monde de l’art contemporain.
Art et théâtre : Archipels hybrides