Ellen Gallagher

Exposition

Dessin, installations, peinture, techniques mixtes

Ellen Gallagher

Passé : 5 juin → 27 juillet 2019

Ellen gallagher exposition artiste paris 1345 1 grid Ellen Gallagher — Gagosian Paris Ellen Gallagher présente sa première exposition en France à la galerie Gagosian. Avec trois séries d’œuvres, l’artiste articule, co... 2 - Bien Critique Ellen gallagher exposition artiste paris 16 1 grid Ellen Gallagher À l'occasion de son exposition à la galerie Gagosian à Paris et au sortir de sa présentation au Wiels de Bruxelles, Slash vous propose de découvrir la carrière et l'oeuvre d'Ellen Gallagher, artiste majeure de la scène américaine dont le rayonnement à l'international continue de s'accroître.

Le symbolique, pour moi, réside dans la transmission et la possibilité de transmettre — c’est comme de la magie. C’est ainsi qu’une figure telle qu’une méduse peut être composée de plusieurs corps, peut exister à différents moments — peut être une figure symbolique.

Ellen Gallagher

Gagosian présente la première exposition personnelle d’Ellen Gallagher à Paris. À travers des processus d’accumulation, d’effacement et d’extraction, Gallagher a inventé un langage visuel densément saturé où les dessins, les motifs et les matériaux superposés prennent vie. En faisant fusionner des modes de narration comme la poésie, le cinéma, la musique et le collage, elle repositionne les tensions entre monde réel et imaginaire, perturbant les catégorisations de race et de nation, d’art et d’objet, et permettant au familier et à l’ésotérique de converger.

Dans la fine mosaïque qui compose Ecstatic Draught of Fishes (2019), Gallagher renverse une lignée de l’histoire de l’art qui débute avec La Pêche miraculeuse (1618–19) — la représentation de l’un des miracles du Christ par Pierre Paul Rubens — dont la composition a ensuite inspiré le Radeau de la Méduse de Théodore Géricault (1819), qui décrit les conséquences désastreuses d’un naufrage au large des côtes de la Mauritanie actuelle. L’œuvre de Géricault a été l’une des sources pour Le Négrier (1840), scène dépourvue d’horizon dans laquelle J. M. W. Turner dénonce la pratique barbare consistant à jeter des esclaves par-dessus bord pour alléger le poids d’un navire pendant une tempête. Ces trois tableaux semblent avoir été recouverts et désintégrés dans l’œuvre intense et délicate de Gallagher, mettant en relief la relation entre la mer versatile et les histoires entrecroisées du colonialisme, de l’esclavage et de la foi. Une myriade de taches pareilles à des yeux forme un nuage chatoyant, amibien sur le fond d’un papier à calligraphie, tandis qu’un repose-tête caryatide du Congo — un autre pays africain sauvagement colonisé par les Européens — agit comme une sorte d’ancre visuelle.

Dans la série Watery Ecstatic (2001–), Gallagher invente des formes biomorphiques complexes qu’elle identifie au mythe de Drexciya, un royaume sous-marin peuplé de femmes et d’enfants qui furent les victimes tragiques du commerce d’esclaves transatlantique. Découpant du papier épais dans sa propre version de la gravure sur os de baleines, Gallagher fait preuve d’un sens du contrôle matériel pour rendre les vies post-mortem du Passage du milieu, son vif intérêt donnant naissance à de nouvelles périphéries. L’exposition comprend trois nouvelles œuvres issues de cette série : l’une est une réponse aux portraits de l’artiste hollandais Albert Eckhout (1610–1665), dits “portraits marchands” d’Africains tout juste privés de leur liberté, de peuples indigènes brésiliens et de plantes ; une autre fait référence aux éléphantines, sculptures populaires taillées dans de l’ivoire par les colons belges au Congo ; la troisième est entièrement blanche, composée de visages masqués, de balanes et de créatures hybrides assemblés le long de ce qui semble être un littoral dentelé. Dans deux dessins recto verso de la série Morphia (2008–2012), présentés dans des cabinets en verre et en métal réalisés sur mesure, des représentations d’objets transformés fusionnent avec l’imagerie marine pour créer des palimpsestes transparents ressemblant à des stromas ou à des matières organiques. Muant et se figeant, les motifs microbiens semblent induire une certaine euphorie, un état narcotique suggéré par le titre de la série.

Negroes Battling in a Cave (2016) — quatre peintures noires texturées entièrement constituées de collages sombres issus des magazines afro-américains du milieu du siècle comme Ebony et Sepia — fait référence à la découverte récente d’une blague raciste dans le Black Square (1915) de Kazimir Malevich. En 2015, sous la couche supérieure de peinture, les restaurateurs ont découvert une inscription que Malevich a probablement trouvée dans un tableau réalisé par l’écrivain français Alphonse Allais, Combat de Nègres dans une cave pendant la Nuit (1887). En faisant allusion à cette histoire cachée qui renvoie à la tabula rasa de l’art moderne, Gallagher suggère que la psychose des relations raciales souligne l’histoire même de l’abstraction.

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4, rue de Ponthieu

75008 Paris

T. 01 75 00 05 92 — F. 01 70 24 87 10

www.gagosian.com

Champs-Élysées – Clemenceau
Franklin D.Roosevelt
Saint-Philippe-du-Roule

Horaires

Du mardi au samedi de 11h à 19h

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L’artiste