Paris Peinture Plus — Galerie MR 14
Présentée du 07 au 16 juin, Paris Peinture Plus est née de l’initiative de trois artistes, Wernher Bouwens, Mario Picardo et Édouard Wolton d’organiser une exposition libre et audacieuse autour de leur médium. À la galerie MR14, dans Le Marais, leurs œuvres s’ébattent avec celles de quatorze de leurs congénères.
Exposition : « Paris Peinture Plus — Exposition collective » du 7 au 16 juin 2019. En savoir plus Sous la bannière Paris Peinture Plus, dix-sept peintres font ainsi se rencontrer leurs univers singuliers dans un voisinage jouissif où les couleurs, les formes et les motifs vibrent avec une intensité rare. De la liberté assumée d’un regroupement affectif des toiles naissent des correspondances, paradoxes et contradictions que chacun de ces grands formats contribue à souligner.Certaines figures confirment tout le bien que l’on pense de leur travail en proposant, chacun à leur manière, une entrée de choix dans leur œuvre solide et cohérent, à l’image de Maude Maris qui nous plonge une fois de plus dans un décor enivrant aux relents organiques, de Julien des Monstiers encore et sa capacité fulgurante à composer, dans un jeu subtil de différence et de répétition, un agglomérat de strates qui fait vibrer la couleur par les soubresauts d’un fonds impossible.
À l’image également de la belle évidence de Lise Stoufflet qui, avec une limpidité et un sens de la composition rares, désarme la simplicité du motif pour en faire le point d’ancrage d’une narration encore secrète qu’un fil subtil semble maintenir en suspens. C’est le cas enfin de la puissance organique d’Édouard Wolton enfin, dont le Bullfrog monumental voit la technique toujours aussi poussée servir une composition vertigineuse sublimement désarmante alternant les effets, les cibles et les perspectives pour mieux exalter le feu d’une matière et d’un médium travaillés jusque dans leurs veines.
Paris Peinture Plus est également l’occasion de découvrir une toile saisissante d’Eric Dizambourg où l’image vibre d’une folie baroque ; la technique d’une précision remarquable varie ses effets en glissant du grotesque au sublime le portrait outrancier d’un Cupidon porteur de sa propre cible, surmontée d’un fromage entamé laissant couler tout le désir d’une chair qui déborde son sujet. Cœur coulant et corps sensible s’emmêlent dans une valse liquide et hagarde, à l’image de ce regard embué qui nous fait face. Régine Kolle, Mario Picardo et Côme Clerino nous auront également impressionnés avec des toiles brutes et frontales tandis que L’Apparition spectrale d’Aurore Pallet agit avec une force tout en retenue sur l’imaginaire.
Mais surtout, de manière générale, tous les artistes présentés ici, dans leur diversité et leur investissement sensibles, que l’on adhère ou non aux formes qui en découlent, font la démonstration d’une qualité certaine qui offre une immersion belle et radicale dans des images questionnant, autant qu’elles la réinventent, la peinture d’aujourd’hui.