Zhenya Machneva, Shell (détail), 2020 — Coton, lin et fibres synthétiques
Courtesy de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris
Zhenya Machneva — Galerie GP & N Vallois
Point de vue
Article
Le 27 mars 2020 — Par Guillaume Benoit
Avec Réminiscences à la galerie GP & N Vallois, Zhenya Machneva orchestre une danse mystérieuse entre artisanat et production industrielle qui défait les places de chacun dans une production méticuleuse, singulière et étonnante qui en appelle au passé pour inventer un futur impossible.
« Réminiscences — Zhenya Machneva », Galerie G-P & N Vallois du 28 février au 25 juin 2020.
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Empreintes d’une étrange mélancolie et d’une doucereuse ironie, les tapisseries de Zhenya Machneva (née en 1988, vit et travaille à Saint-Pétersbourg) associent à la naïveté d’un trait presque enfantin les histoires conjointes et chargées de l’art du tissage et de l’industrialisation déclinante de sociétés aux destins contrariées.
Les détails de machineries industrielles, tuyaux, fils électriques, compteurs et pistons dessinent tantôt un bestiaire, tantôt un catalogue de paysages étranges. Né de sa découverte de l’usine de téléphones dans laquelle travaillait son grand-père, le travail de tapisserie de cette diplômée de l’Académie d’État des arts et du design de Stieglitz, Saint-Pétersbourg, trouve une résonance mondiale dans l’évolution des paysages urbains, dans l’abandon et la redécouverte romantique des outils de production qui portaient il y a peu encore les promesses d’un avenir radieux.
Vue de l’exposition Zhenya Machneva, Réminiscences, galerie GP & N Vallois, Paris, 2020
© Aurélien Mole
De la sorte, Zhenya Machneva souligne ainsi un double paradoxe en jouant du déséquilibre d’une pratique laborieuse et technique, la sienne, pour un résultat qui arase les volumes et efface les nuances, qui simplifie, en refusant précisément la numérisation et la recrudescence des nouvelles technologies dans l’art, des effets et autres filtres, qui apparaissent alors comme une distanciation d’autant plus grande que l’image peut sembler proche.
Face alors à cette galerie de portraits de robots d’un autre monde possible, c’est la possibilité même de notre « présent », piégé dans un temps « rêvé » et « prédit » bien différemment, qui est remise en question.
Visite de l’exposition en images :
Zhenya Machneva, Shell, 2020 — Coton, lin et fibres synthétiques
Courtesy de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris
Vue de l’exposition Zhenya Machneva, Réminiscences, galerie GP & N Vallois, Paris, 2020
© Aurélien Mole
Zhenya Machneva, Janus, 2020 — Coton, lin et fibres synthétiques
Courtesy de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris
Zhenya Machneva, The Walker, 2020 — Coton, lin et fibres synthétiques sur structure en bois et piètement métal
Courtesy de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris
Vue de l’exposition Zhenya Machneva, Réminiscences, galerie GP & N Vallois, Paris, 2020
© Aurélien Mole
Vue de l’exposition Zhenya Machneva, Réminiscences, galerie GP & N Vallois, Paris, 2020
© Aurélien Mole
Zhenya Machneva, Drawing 3, Zdrawing, 2020 — Encre et aquarelle sur carton
Courtesy de l’artiste et galerie GP & N Vallois, Paris