À quoi rêvent les forêts ? — Galerie Les filles du calvaire
« Nous pénétrons la forêt. Le voyage dure longtemps par le fleuve. Nous nous enfonçons dans ses rivières. » (Lucie Touya)
La galerie Les filles du calvaire accueille jusqu’au 29 juillet une exposition thématique et collective, À quoi rêvent les forêts ?, qui nous immerge au sein d’une nature secrète et envoûtante.
« A quoi rêvent les forêts? », Galerie Les filles du calvaire du 1 au 29 juillet 2017. En savoir plus Considérant l’espace d’exposition comme un microcosme sylvestre et les œuvres qu’on y trouve comme ses composants, la commissaire Lucie Touya propose un texte de salle qui mime les étapes d’une journée en forêt. À la façon d’une botaniste ou d’une zoologue, son récit sensoriel est ponctué d’étapes qui s’appuient sur les œuvres des six artistes présentés dans l’exposition : François Fleury, Noémie Goudal, Laura Huertas Millán, Olya Kroytor, Jean-Yves Leloup et Susana Mejia.En faisant référence notamment au livre Comment pensent les forêts d’Eduardo Kohn, la commissaire a rassemblé les œuvres de ces artistes pour bâtir le lexique visuel et sonore d’une forêt complexe et sauvage. « Les forêts [sont] comme des tissus d’êtres vivants qui pensent et communiquent ensemble » 1; ainsi, ce commissariat examine les interactions entre des œuvres qui, réunies, forment une jungle de propositions sur un même thème. Lucie Touya joue la chamane d’un monde
L’immersion du spectateur est particulièrement enclenchée par la création sonore de Jean-Yves Leloup. Celle-ci envahit l’exposition et nous rappelle que la symphonie de la forêt est une composition improvisée, cyclique, organique et ininterrompue.
Les puzzles photographiques Les Mécaniques de Noémie Goudal sont d’autant plus marquants et intrigants que l’artiste s’amuse à laisser transparaître les traces de (dé)composition de ses images in-situ prises dans la forêt thaïlandaise. De l’Amazonie, l’artiste François Fleury retient des images denses et granuleuses de jungle qu’il a passées en négatif : un espace plastique en noir et blanc qui nous embarque dans une contemplation atemporelle. Des œuvres qui tentent de retranscrire l’atmosphère — inquiétante, méditative ou onirique — d’une expérience en forêt.
1 Eduardo Kohn