
Alfred Hofkunst — Les Bains-Douches d’Alençon
Du costume cravate du travailleur à col blanc à la nuisette d’intérieur, du complet de playboy à la tenue d’ouvrier, ces modèles en kit des acteurs du quotidien sont rejoués ici dans un décor qui les neutralise, ajoutant à leur fonction la dimension d’un temps qui les prolonge. S’emparant des formes de
domination verbalisées du présent, les agencements de K. Desbouis font osciller cette oeuvre entre l’ironie nihiliste d’un ordre social bon à jeter et sa neutralisation possible par le jeu.
De fait, l’artiste emprunte quant à lui le costume de passeur prospectif d’un geste artistique que la mise en espace pare d’une force narrative et politique bienvenue, prolongeant dans le temps la vie d’images qui se voient ici réarticulées.
Une proposition radicale et audacieuse qui brouille les codes de l’image et projette dans l’espace une assemblée muette et aseptisée qui tient dans sa nature (le sac poubelle) le dégout du rebut et la possibilité de s’en préserver.