
Denis Darzacq — Les Passerelles, Pontault-Combault
À l’occasion de son exposition au centre culturel Passerelles de Pontault-Combault, dans le cadre de la programmation hors-les-murs du Centre Photographique d’Île-de-France, Denis Darzacq déploie une série d’œuvres où l’abstraction et le mouvement s’entrelacent. À travers des assemblages numériques de fragments de corps en mouvement, l’artiste déconstruit les gestes pour mieux les recomposer dans des ensembles vibrants et dynamiques.
« Denis Darzacq — Chorégraphie sportive allegretto », CPIF — Centre photographique d’Ile-de-France du 8 février au 11 avril. En savoir plus Son travail, ancré dans l’observation de la ville et de ceux qui l’habitent, ouvre sur une recherche plastique autour de la couleur, de la ligne et de la forme. Loin d’une simple représentation du mouvement, il le met en scène dans toute sa complexité et son expressivité, offrant une réflexion sensible sur ce qui fait image aujourd’hui. Le dialogue entre ses recherches récentes et son projet de résidence Chorégraphie sportive instaure un jeu subtil entre figuration et abstraction.En s’inspirant des mouvements sportifs et chorégraphiques, Darzacq façonne des images qui dépassent le simple document photographique pour s’aventurer vers une réflexion plus large sur la représentation du geste. Ici, les figures humaines ne sont pas seulement captées en pleine action : elles se confondent avec des formes découpées, des aplats de couleur et des motifs graphiques qui perturbent leur lisibilité et brouillent les frontières entre le corps et son environnement.
Dans un dispositif scénographique minimaliste, l’exposition célèbre la part de jeu dans le sport. L’énergie des Jeux Olympiques, réinterprétée à travers le prisme du regard de l’artiste, devient un prétexte à l’expérimentation visuelle. Le mouvement, qu’il soit sportif ou artistique, se fige en une superposition d’impressions et de rythmes. Qui de la figure humaine ou de la forme abstraite devient l’ornement de l’autre ? Une question qui habite toute l’exposition et dont la réponse se dessine au fil des œuvres, dans un jeu d’équilibre enlevé et énergique.
Denis Darzacq parvient ainsi à extraire de la photographie une nouvelle matière : une hybridation entre l’image, le collage et la sculpture pour faire jouer cette rencontre de deux pans de son œuvre, le corps du sujet et les découpes abstraites de matière (collages, sculptures, assemblages) dont il use comme sur un pied d’égalité. Une tentation de la confusion qui, in fine, traduit la richesse esthétique infinie du mouvement. Plus encore lorsqu’il est ainsi réinventé.