Nord-Est, cartographie des résonances — Poush, Aubervilliers
Avec Nord-Est, cartographie des résonances, l’espace Poush d’Aubervilliers propose une très belle initiative qui met à l’honneur les artistes et institutions travaillant en Seine-Saint-Denis et invente une exposition à son image, où l’enjeu de la création tient autant à sa mise en œuvre qu’à sa réception. Si le parcours peine à faire vraiment corps (et ne le vise finalement pas vraiment), la somme et la dynamique impressionne. Et plus encore quand on sait à quel point les artistes ont su jouer le jeu et, pour beaucoup d’entre eux, travailler à faire vivre leur œuvre dans le voisinage immédiat du lieu d’art.
Au-delà de la fantastique installation de Thomas Hirschhorn autosuffisante et résonnant de manière fabuleuse avec sa propre histoire (et son mémorable Deleuze Monument) et de l’installation d’envergure de Morgane Tschiember, plateforme idéale à l’accueil et à l’ouverture du geste artistique, nombre de jeunes artistes de Poush parviennent à moduler leur création dans une résonance directe avec les acteurs du quotidien d’Aubervilliers.
Ils illustrent, dans leurs œuvres en elles-mêmes, cette belle dualité du pacte de l’art, entre réception des affects et nécessité de
bousculer les représentations. Chaque démarche y prend sa place sans occulter celle d’autre et les singularités se détachent dans une suite assez aérée qui déjoue l’écueil de l’entassement et invite à une déambulation apaisée.
Les images sont nombreuses et, quoiqu’il arrive, heureuses, une gageure qui fait de l’exposition un espace véritablement dynamique qu’il reste, à inventer et à prolonger en la peuplant le plus possible, en y nouant les fils d’une réflexion déjà bien amorcée.
Exposition Nord-Est, cartographie des résonances, Poush, du 5 avril au 13 juillet 2024, du jeudi au dimanche, de 14h à 19h sur inscription