Agnes Scherer, Smile (Les Pleurantes), 2021, Bois, peinture sur toile, peinture murale — Ecran : 214 x 600 cm, clavier : 214 x 600 cm
© Mareike Tocha
Agnes Scherer — Art Basel 2023
Focus
Article
Le 12 juin 2023 — Par Guillaume Benoit
Pour sa première participation à la section Statement de la foire Art Basel, la galerie Sans Titre annonce la présentation d’une œuvre monumentale de l’artiste allemande Agnes Scherer, qui participe également à l’exposition collective Antéfutur au Capc de Bordeaux à partir depuis le 08 avril 2023. Retour en images sur un œuvre vibrant et inquiétant, jouissif et anxiogène qui épouse les angoisses d’une époque en la reliant à toutes ses histoires.
« Art Basel 2023 », Divers lieux du 15 au 18 juin 2023.
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Elève du peintre Peter Doig à la Kunstakademie de Dusseldorf, l’artiste allemande Agnes Scherer née en 1985 déploie un œuvre peuplé d’artefacts imposants reprenant les lignes d’objets, de scène du quotidien réinterprétées à la main. Entre naïveté et angoisse, cette reconstruction du réel, jouant sur les échelles ou les respectant installe un décorum saisissant qui maintient la distance de sa mise en spectacle.
Agnes Scherer, Cœurs Simples, 2020
Vue d’exposition à la galerie Sans titre, Paris © D.R.
« Antéfutur », CAPC, Musée d'art contemporain de Bordeaux du 7 avril au 3 septembre 2023.
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Peintre, sculptrice et musicienne, Agnes Scherer invente et met en scène des narrations qui font de ses installations des paysages mentaux invitant le spectateur à basculer de l’autre côté non pas du miroir mais de la toile. En cela, loin d’une réalité parallèle, l’imaginaire se confond avec notre monde en l’envahissant et inscrit son étrangeté dans la chaine logique des événements. Une manière de mettre en crise les systèmes de représentation, bien souvent liés aux logiques de pouvoir qui émaillent nos différentes sociétés et folklores.
Ancrées dans l’histoire de l’art et des cultures dont l’étude irrigue en profondeur son travail, ses œuvres offrent une relecture anthropologique des rapports contemporains à l’inconscient, collectif et subjectif pour en décliner les effets au long d’opérettes dont l’apparente innocence trahit une terrible gravité et perce la frontière entre jeu et manipulation. De jeu, il en est également question dans la matière même de ses pièces, empruntant aux parades et carnavals les méthodes de construction à l’imposante fragilité.
Agnes Scherer, vue de l’exposition à la Kunstverein, Duesseldorf, 2021
© D.R. — Agnes Scherer
Pour sa présentation exceptionnelle à l’occasion de la foire Art Basel, l’artiste réactivera la série des Notebook Simulation, sculptures monumentales d’ordinateurs portables ouvrant la fenêtre de leur écran à un monde alternatif. Maximisant un rapport intime au travail et à la recherche (le lot de nombreux artistes est de passer des heures devant son écran d’ordinateurs pour des activités aussi créatives que purement administratives), l’ordinateur devient le sas de passage vers un au-delà qui le prolonge. Attaqués de l’extérieur par des chimères menaçantes, son écran et son logiciel réagissent à cette invasion en multipliant les messages.
Représentée en France par la galerie Sans Titre, elle a participé à de nombreuses expositions en Allemagne et a notamment présenté des monographies à l’espace Page de New York, au Cabaret Voltaire de Zurich et à la Kunstverein Düsseldorf. Elle est également présente dans la collection du KOLUMBA Museum de Cologne. En 2023, elle figure avec sa galerie Sans Titre dans la section Statements d’Art Basel.
Découvrir l’œuvre d’Agnes Scherer en images :
Agnes Scherer, My refuge, my treasure, without body, without measure, 2021
Vue d’exposition à Chertlüdde, Berlin
D.R.
Agnes Scherer, The Very Hungry, 2019
Vue d’exposition à Horse & Pony, Berlin
© D.R.
Agnes Scherer, My refuge, my treasure, without body, without measure, 2021
Vue d’exposition à Chertlüdde, Berlin
© D.R.
Agnes Scherer, Trousseau dérangé, 2022
208 × 190,5 × 127
© D.R.
Agnes Scherer, The Teacher, 2019
Vue d’exposition à Kinderhook & Caracas, Berlin
© D.R.
Agnes Scherer, Cupid and the Animals, 2017
Vue de performance au Museum Ludwig de Cologne
© D.R.