Fiac, Paris Internationale, Yia 2017, impressions de foires
Le mois d’octobre aura, cette année encore, largement tenu ses promesses de découvertes avec une programmation de foires véritablement au niveau des ambitions internationales que véhicule une FIAC résolument tournée vers le monde et chaque année incontestablement plus séduisante.
Si l’effervescence peut paraître certaines années un peu factice et la visite de tous les événements tourner au feuilletage d’un catalogue du « bon goût » de l’époque, les foires restant d’abord des lieux de vente, cette saison 2017 aura su, par une multitude de hasards et de déclics, nous enchanter. Loin d’être exhaustifs et conscients de l’impossibilité d’un jugement prescriptif d’une édition ou d’une foire quelconque, nous avons ressenti une dynamique largement positive, de la part du public, spécialiste ou non, comme des galeristes et voulons souligner la belle impression d’ensemble de cette semaine de l’art contemporain à Paris. En fin d’article, nous partageons avec vous toutes ces images qui ont marqué la semaine et les esprits.
FIAC Une réussite pour un exercice périlleux et chaque année plus risqué donc. D’abord et très certainement surtout grâce à une FIAC qui impose sa superbe avec une sobriété sans fanfare, loin des excès et des modes par trop identifiables. La grande majorité des galeries a su ainsi montrer des pièces rares, récentes ou plus anciennes qui traduisent une profondeur retrouvée (et surtout recherchée) de la scène artistique occidentale. Avec une ouverture directe sur le Petit Palais et un programme On Site étonnamment exigeant et loi de tomber dans la facilité, la FIAC affirmait d’emblée son sérieux et sa recherche de partenariats de qualité. Sobre et ponctuée de chefs-d’œuvre invraisemblables, ses galeries historiques au prestigieux rez-de-chaussée ont su élargir le spectre d’artistes majeurs dont on a pu découvrir des angles inattendus. Le secteur de galeries « intermédiaires », à l’étage, n’aura pas été en reste avec une somme de propositions radicales et audacieuses qui laisse présager du meilleur pour les années à venir. Si les plus jeunes générations ont pu y être représentées, on pourra attendre encore une prise de risques plus tangible et des propositions plus radicales du côté des galeries « émergentes » du secteur Lafayette, très plaisant mais encore un peu timide.
PARIS INTERNATIONALE Pour l’audace donc, il ne fallait pas chercher plus loin que le « off » quasi officiel de la foire (ou à tout le moins ressenti de la sorte) de la toujours aussi percutante Paris Internationale. Avec sa délocalisation à deux pas de République dans les fabuleux anciens locaux de Libération, elle a su créer une jonction fantastique entre le Paris carte postale et le Marais, poumon vivace et décidément bien vivant de l’art contemporain à Paris. Là, si l’énergie et la liberté des galeries, pour la plupart étrangères, a pu marquer par une tendance nette à l’abandon de l’image flatteuse, à l’expérimentation et au vivant plus qu’à l’œuvre figée, l’accumulation de gestes, de secrets à découvrir, d’informations à glaner a fini de confirmer tout le bien qu’on pensait de celle-ci. Et derrière la radicale liberté de nombreuses œuvres, elle reste l’une des foires qui enchante les connaisseurs tant elle recèle de propositions nouvelles, complexes et décompléxées qui, paradoxalement, ne se révèlent qu’à la faveur d’une véritable curiosité.
YIA À quelques pas de là, la YIA prenait ses quartiers dans le Carreau du Temple. Une proximité des deux foires satellites salutaire et bienvenue qui, on l’espère, a été perçue par les professionnels comme elle l’a été par le public et les collectionneurs, tout heureux d’un décentrement d’une rare richesse au cœur du Marais. Au fil des ans, YIA a révélé d’innombrables artistes à un large public à travers des propositions curatoriales dans divers lieux du Marais qui ont offert une alternative aussi ambitieuse que convaincante aux foires traditionnelles. Avec un parcours plus classique mais toujours ingénieux au Carreau du Temple, le salon proposait cette année encore une belle édition, vivace et peuplée de galeristes investis qui su s’emparer de l’espace pour proposer autant d’îlots propres à constituer des univers. Avec sérieux et une véritable ouverture à des formes d’art plus accessibles, cette onzième édition aura encore su faire montre de sa singularité et révélé de nombreux artistes.
FIAC 2017
PARIS INTERNATIONALE 2017
YIA, Young International Art Fair #11