Jeune Création 2018 — Notre sélection
Si l’ensemble des artistes présentés concourt à la réussite de cette 68e édition historique de Jeune Création qui investit cette année les Beaux-Arts de Paris, certains ont tout particulièrement retenu notre attention grâce à la qualité, à l’invention et à la pertinence de leur démarche. Une liberté à l’œuvre qui nous paraît magnifiée chez les artistes de notre sélection parmi la quarantaine présentée.
Pierre Bellot
La peinture plus classique est bien présente avec la présentation remarquée de Pierre Bellot et ses tableaux où figuration et figures abstraites du monde recomposent des scènes grandioses empreintes d’histoire de l’art et de fantasme d’univers impossibles. Après avoir illuminé l’événement 100% Beaux-Arts à La Villette, l’artiste confirme sa maîtrise d’un médium dont on a hâte de découvrir les prochaines évolutions.
Sara Ivone
Les sculptures de Sara Ivone repensent la ligne, le vide et le mouvement en proposant des structures pastels qui déjouent les cadres et agencent le volume à travers lignes brisées, lignes droites et courbes audacieuses à l’esthétique allumée et totalement libre.
Radouan Zeghidour
Radouan Zeghidour invente lui un dispositif qui, s’il rend hommage à la ville qu’il sillonne et habite, s’émancipe de tout signe lisible pour créer un espace intime paradoxal où les teintes offrent un cadre sauvage à l’imaginaire.
Emir Sehanovic
Des langues hybrides se font également jour avec l’installation d’Emir Sehanovic qui ligote à même la cimaise un épais coussin pour emprisonner la matière. Porté par un intérêt constant autour de l’illusion et de la croyance, ses pièces sont autant de pièges visuels dont les secrets ne se révèlent qu’après patiente observation.
Qingmei Yao
Qingmei Yao, que l’on avait déjà rencontrée lors du salon de Montrouge 2014 poursuit son travail de vidéo en mettant en scène une joyeuse bataille d’éponge imbibée de peintures dans le cadre d’une création d’un nouveau drapeau national. Les accents felliniens de la vidéo et l’absurde qui président à cette guerre rangée touchent avec douceur et intensité (malgré quelques longueurs) à une problématique prégnante du monde contemporain.
Charlie Aubry
Charlie Aubry, lui, réactive des instruments de musique en inventant une machine qui déglingue littéralement chaque élément ajouté pour en faire un automate faisant se croiser les temps et les technologies.