Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger — L’ahah
Focus
Article
Le 26 novembre 2022 — Par Guillaume Benoit
Le duo suisse Lena Amuat & Zoë Meyer déploie depuis sa formation en 2008 un œuvre éminemment graphique où design et sculpture entretiennent une intimité à l’origine d’images qui, questionnant la valeur et la fonction de leurs sujets, dressent autant de propositions plastiques qui dépassent leur bidimensionnalité et suscitent un désir, ou à tout le moins la curiosité, d’habiter leurs décors.
Exposition : « Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger — Séisme » du 8 octobre au 10 décembre 2022.
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Des décors aux proportions lisibles mais dont les dimensions restent un mystère. Un contrepoint frontal que permet cette exposition à l’ahah dans laquelle le duo invite une troisième créatrice. D’apparence fragile et écrasante par leur monumentalité, les sculptures Simone Holliger, déploient dans l’espace une dynamique vibrante où les poses qui les ont lisiblement inspirées se trouvent absorbées par le tourbillon de torsions qui les représentent. Ce futurisme quasi expressionniste dessine, en chacun des espaces de la structure, un possible parallèle avec une figure naturelle.
L’ensemble, bien qu’immobile, se fait si changeant à la mesure des sources lumineuses qui l’inondent et laisse tant souffler le vide qui ne peut que les remplir qu’une vibration sentimentale émerge indiciblement. Se dessine au sein d’une même pièce une chimère effrayante, une mélancolique étreinte, un cri déchirant, une fantaisie plus légère selon l’angle du regard.
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Moret, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Avec une élégance et une sobriété rares, le duo met en scène une exposition polyphonique qui s’articule autour de leur invitée et en fait résonner plus encore toute l’efficience visuelle. Confrontant ces sculptures à des objets du quotidien, à des lignes droites ou à des formes géométriques instables, elles mettent en lumière une troublante proximité de rapport à l’image qui, loin d’être en concurrence, semble se compléter avec une cohérence sensible. Comme un idéal rêvé, les torsions appliquées par les soubresauts d’un scanner à l’image d’une sculpture photographiée installent les œuvres de Simone Holliger dans une histoire de la représentation que le passage du temps bouscule et dont les enjeux, s’ils possèdent une même source, dévient et démultiplient les biais de leur production.
Un parcours dual qui fait de la conjugaison des regards un vrombissement continu de sensibilité qui, plus encore que l’empathie et la rencontre heureuse des univers esthétiques, offre dans leur contradiction initiale une possibilité fondamentale de dialogue.
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Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Moret, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Moret, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Griset, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage
Vue de l’exposition de Lena Amuat & Zoë Meyer et Simone Holliger, Séisme à L’ahah #Moret, Paris, 2022
© L’ahah, Paris / Marc Domage