Haig Aivazian — Kadist, Paris
Derrière un léger film teinté, la vitrine de la fondation Kadist abrite jusqu’au 24 septembre 1440 couchers de soleil par 24 heures, la nouvelle exposition de Haig Aivazian (né en 1980 à Beyrouth). Avant même de faire l’expérience du lieu — les mains en œillère et le nez collé sur la vitre — nous tentons de décrypter les dispositifs mis en œuvre par l’artiste.
« Haig Aivazian: 1440 couchers de soleil par 24 heures », KADIST du 2 juin au 24 septembre 2017. En savoir plus Au seuil de la galerie, une installation envahissante et énigmatique est déployée. Des poteaux de réverbères démembrés et marqués par le temps sont ordonnés au sol comme les corps gisants d’une catastrophe. Ils reposent sur des structures en goudron qui, comme un brancard, épousent leur forme alors que des projecteurs orchestrent une chorégraphie de lumière. Comme s’il s’agissait de la veillée funèbre d’un stade de football, Haig Aivazian nous emporte dans un monde de narrations.Dans un espace isolé, la vidéo Comme tu es grand Ô fils du désert ! lève le voile sur le récit latent des pièces précédentes. Dans ce film aux allures de documentaire, Haig Aivazian construit un récit éloquent sur le phénomène Zidane et certaines anecdotes biographiques de l’icône du football
L’exposition 1440 couchers de soleil par 24 heures questionne par là audacieusement le rapport à la surveillance ; une autorité qui s’immisce jusque dans les divertissements les plus établis.