Jeune Création 2011
2 - Bien
Critique
Critique
Le 7 novembre 2011 — Par Guillaume Benoit
« Jeune Création — Exposition internationale d’art contemporain », Le Centquatre-Paris du 6 au 13 novembre 2011.
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Après le renouveau du Salon de Montrouge, qui a acquis ces dernières années une qualité indéniable, Jeune Création 2011 poursuit le sillon tracé en matière d’artistes émergents et propose, lui aussi, un parcours qui se bonifie avec le temps. Avec cette édition, Jeune Création s’affirme à n’en pas douter comme un moment fort du calendrier de l’art contemporain à Paris. L’espace du 104, plus complexe qu’il n’y paraît, est enfin utilisé avec intelligence et permet aux pièces de dialoguer entre elles. Extrêmement bien agencé, il offre une très belle entrée dans ces œuvres polymorphes qui l’habitent généreusement. Pas de complexe, ce panorama de la jeune génération utilise la diversité avec parcimonie, ne virant jamais à la profusion. Et les artistes eux-mêmes, par touches délicates et subtiles, entrent dans leur sujet avec une belle énergie. Une diversité qui rend justice au visage éclectique de la création actuelle ;
peinture, installations, vidéo, photo, art conceptuel, formaliste ou figuratif, les univers se répondent avec une belle homogénéité dans la qualité.
On est en effet surpris de voir à quel point la jeune génération affiche une maturité qui, à défaut d’être toujours radicalement nouvelle, impose ces personnalités dans le monde de la création et sonne déjà les prémisses de formidables œuvres à venir. Si l’on regrette encore une relative timidité en matière d’engagement radical de la part de ces jeunes artistes, qui, à quelque exception près, ne se complaisent pas dans les attaques frontales éculées, il y a bien quelque chose qui se passe ici, une tendance affirmée à la construction de systèmes parallèles dont les fondations paraissent si solides qu’elles ne manqueront pas d’avoir prise sur le monde. Une gageure pour cet accrochage purement formel qui, s’il n’impose pas de regard critique sur la création actuelle, remplit parfaitement sa fonction de « découvreur », et la montre dans sa véritable pluralité.