La Ruée vers l’Or — Lafayette Anticipations, Paris
Lafayette Anticipations accueille La Ruée vers l’Or, une exposition en forme de parc de loisirs destinée aux plus jeunes au sein duquel des attractions s’activent. Malgré ses promesses, l’ensemble se noie dans une accumulation qui n’invente rien et ne donne aucune matière artistique à ses publics.
« La Ruée vers l’Or — Parc de loisirs par ebb.global », Lafayette Anticipations du 22 juin au 1 septembre. En savoir plus Amère déception autour de ce programme prometteur orchestré par ebb.global et sous l’égide de Neil Beloufa, que l’on a connu plus inspiré et surtout capable de mieux mettre à profit l’imaginaire adolescent dont son œuvre a toujours sublimé les enjeux en en reflétant la beauté et la violence plastiques.On s’ennuie ainsi largement dans cette succession d’épreuves didactiques loin d’être aussi délirantes qu’on en rêvait et ce parc se borne à quelques activités semblant répondre à un cahier des charges plus lié à l’impératif du moment (les Jeux olympiques et paralympiques) qu’à un véritable enjeu artistique.
Aucune ambition narrative ne ressort de cette collection d’inventions ne dépassant jamais le fait-main et n’employant précisément jamais leur fragilité pour nous y immerger.
L’intrigue n’emmène pas plus loin que son kitsch initial, l’esthétique ne dévie pas de formes déjà vues (lorsqu’il ne s’agit pas de simples « emprunts » à d’autres artistes) et aucun plaisir ne ressort d’un parcours qui tient définitivement plus de l’épreuve imposée que de la performance. Derrière les belles images, plus dues à l’obscurité du lieu qu’à un travail sérieux sur l’espace, la progression s’étire en une succession mal rythmée d’activités insipides (à l’exception d’un dégommage en règle d’un mur tactile à l’aide de ballons) qui manquent surtout la cible première de tout parc de loisirs, l’amusement et la fantaisie.
Le plaisir tiendra donc bien plus à l’invention de ses visiteurs qu’à l’activation d’une exposition mal ficelée et poussive, dont les bonnes idées (la moto par exemple) pâtissent d’un manque d’interactivité qui ne rend pas justice à la très belle ambition d’impliquer des lycéens dans sa conception.