Pascale Marthine Tayou à la Villette
Invité par La Villette pour une exposition personnelle, Pascale Marthine Tayou, artiste autodidacte camerounais reconnu sur la scène contemporaine internationale choisit de montrer ses installations out situ. Le out marquant l’importance des matériaux glanés lors de ses voyages.
Mais de voyage exotique il ne s’agira jamais. L’ailleurs, n’étant pour lui jamais rattaché à une géographie précise. « L’intention de l’artiste, précise la commissaire Claude David-Basualdo, n’est pas liée à un lieu unique ». Home Sweet Home, installation grouillante à l’apparence d’un immense nid est ainsi une invitation à l’évasion très particulière. Chant des oiseaux et ressac enregistrés pour l’occasion, sable blanc déposé sur le sol… Une lecture rapide y verrait la représentation d’une simple quête du large.
Mais à y regarder de plus près, les zones d’ombres apparaissent. Et, plus on la fixe et gravite autour d’elle, plus cette grande masse déstabilise. Ce lacis d’objets, amalgamés et fixés en hauteur, truffés de troncs d’arbres, meubles chinés chez Emmaüs,
chasse-mouche, niches d’oiseaux ou encore statuettes africaines appelées Colons forment un bric-à-brac à mi-chemin entre rêve et cauchemar.
Pascale Marthine Tayou la commente de cette façon : « Je pose une question très simple avec cette œuvre, qu’est-ce que ma maison ? » Il n’y répondra pas. Puis, il revient sur ses pas et se risque à une réponse sincère mais à l’évidence embarrassante « elle est dans mon cœur ». Certes, les évidences sont parfois belles, mais l’implicite a aussi son charme.