Stephen Prina, The Top Thirteen Singles from Billboard’s Hot 100 Singles Chart for the Week Ending September 11, 1993, 1993
Courtesy de l’artiste et Galerie Gisela Capitain, Köln.
Les Dérives de l’imaginaire au Palais de Tokyo
1 - Pas mal
Critique
Critique
Le 29 septembre 2012 — Par P. B.-H.
« Les Dérives de l’imaginaire — Exposition thématique », Palais de Tokyo du 28 septembre 2012 au 7 janvier 2013.
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Comme Bachelard pouvait rêver sur les rêves, le Palais de Tokyo « imagine un imaginaire » dont les replis semblent, ici, des gouffres, là, les alvéoles d’une ruche industrieuse. Ces dérives touchent à l’acte créateur. Mais les cartes de Fernand Deligny, comme les dessins de Trisha Donnelly, n’apportent pas de définition. Seulement ce temps d’incertitude qui ne suscite que l’évidence de sa réalité, de son énigme, devant laquelle les autres s’éteignent. Les sous-sols de Paris, d’essence aussi onirique que les constellations d’Evariste Richer, introduisent les méandres nécessaires à cette scénographie favorisant l’ellipse. Constitué de sculptures ou de vidéos, d’écrits ou de
photographies, l’ensemble donne aux pièces une dimension singulière, et conserve quelque chose de sibyllin. Si l’exposition est obscure, c’est qu’elle a besoin de cette obscurité, précisément pour découvrir des charmes cachés hors de leur domaine, au seuil du sensible, dans une forme que nous ne devinons pas et que l’esprit, dans sa seule mouvance, ne saurait saisir. Elles croisent le présent fugace et le passé nébuleux, dans lequel les images puisent une matière qui leur permet d’atteindre la conscience. Le mouvement est celui de la flânerie ; la poétique de l’espace n’en est qu’accrue. De là vient l’originalité de cette mise en espace qui, mêlant la pensée de William Hogarth à celle de Guy Debord, promène autour du visiteur des reflets d’ailleurs et d’autrefois, substituant à l’opacité du songe de fugitifs éclats.